Entre elle et ce métier de comédien, il n’y a qu’un seul mot, amour. Elle s’appelle Eléonore Kocty, mais beaucoup la connaissent sous l’appellation de ‘’La femme de Ladji’’ dans la série à succès Ouaga Love. Elle a d’ailleurs commencé sa carrière dans le cinéma, par ce premier rôle qu’elle a incarné magnifiquement. Depuis lors, elle fait partie de cette nouvelle génération de comédiens burkinabé. Nous l’avons rencontrée dans le cadre du FESPACO 2021.
Queen Mafa : D’où est venue cette graine de cinéma ?
E.Kocty: Tout comme beaucoup de jeunes comédiens, je suis une émule. Depuis toute petite, je suis tombée sous les charmes de ce métier en voyant les acteurs comédiens jouer à l’écran. Je crois que c’est à partir de là que la graine est venue.
Queen Mafa : Comment se font vos premiers pas dans le cinéma ?
E.Kocty: Mes premiers pas dans le cinéma, c’était d’abord un casting. À ma classe de 4e, j’ai eu une occasion de participer à un casting pour lequel j’ai informé mon père. Malheureusement il n’était pas d’accord. Depuis, je n’en parlais plus trop jusqu’après mon BAC. C’est une fois à l’université que j’ai eu pour une seconde fois, l’occasion de participer à un test de casting pour lequel j’ai été retenue.
J’ai débuté par ce casting. C’était mon premier rôle dans la série Ouaga Love en 2011. J’ai joué dans les deux saisons de cette série ; la première en 2011 et la deuxième en 2016. J’ai fait mes premiers pas auprès des ainés. Voilà un peu comment je commence avec mon projet de cinéma.
Queen Mafa : Quel regard portez-vous sur le cinéma africain de façon générale et burkinabé en particulier ?
E. Kocty: De façon générale, le cinéma africain est très jeune et a beaucoup d’avenir. Que ce soit au niveau des comédiens, des réalisateurs…, il y a comme une explosion des talents à chaque niveau des acteurs du cinéma. De plus en plus, les autres cinémas commencent à porter le regard sur celui africain. C’est comme s’il est l’heure pour nous de passer devant, de briller sur le reste du monde.
Par contre le cinéma burkinabé de façon particulière, arrive à trouver difficilement sa voie. À un moment donné, nous la nouvelle génération, avons laissé la main des ainés qui essayaient de nous guider.
Voyez-vous aujourd’hui dans les séries étrangères qui sont plus consommées, il y a beaucoup de collaborations. C’est ce que j’aimerais voir avec le Burkina Faso. J’aimerais le voir participer à ces collaborations qui sont fructueuses pour l’industrie cinématographique. Et donc en tant que jeune je veux travailler à ce que le Burkina figure parmi ces pays vedettes dans la production des séries, des longs métrages…
Sinon, il y a déjà quelque chose qui est fait, mais ce n’est pas suffisant. Il nous faudra travailler et se former sérieusement surtout pour la nouvelle génération. Nous devons être des modèles d’inspiration pour tous ces jeunes qui aspirent à embrasser ce métier.
Ce sont les têtes d’affiche, qui font rêver les plus jeunes. Autrement, ils auront l’impression qu’on ne peut pas vivre du cinéma. Donc ils y viendront juste pour y passer du temps et saisir tout simplement les occasions de passer à la télévision. Alors que cela ne s’appelle pas faire du cinéma.
Idrissa SIRI