L’accroissement du marché du bien-être et de la détente dans le monde se fait aussi sentir dans les pays en développement comme le Burkina Faso. De plus en plus de jeunes entrepreneurs offrent des services dans le secteur du bien être comme les repas diététiques, les SPAS, les séances de Yoga, etc. A travers une série de reportages la rédaction de Queen Mafa vous transporte dans l’univers de ces nouveaux services en pleine expansion. Zoom sur le yoga.
Grande de taille et de forte corpulence, Adjiratou Zongo est une adepte du yoga. Cette quadragénaire s’est inscrite au cours de yoga dans un club de sport au quartier Tanghin de Ouagadougou avec un objectif précis : perdre du poids et soulager ses maux de dos et de genoux. Chaque dimanche soir, elle consacre 1h30m de son temps aux séances de yoga. A peine un mois et demi de cours et dame Zongo se vante déjà des bienfaits que lui a procuré le yoga. « J’ai beaucoup maigri, le yoga fait travailler tout le corps surtout le ventre et les articulations, j’étais beaucoup plus grosse que ça », a confié Adjiratou Zongo.
En plus de sa perte de poids Adjiratou Zongo a constaté une amélioration de son état de santé « Cela a soulagé mes maux de dos et de genoux. Après chaque séance je me sens bien dans tout mon corps. J’ai assisté à une première séance, ça m’a beaucoup aidé et depuis lors je fais fréquemment du yoga », a précisé Adjiratou Zongo. Dame Zongo a déboursé un prix forfaitaire de 15 000F pour les cours de yoga par mois.
Venue dans le même club de sport par curiosité, Béatrice Kaboré a été fasciné par la première séance. « C’est ma première séance et je me suis senti bien, je me suis senti libérée. Ça fait qu’a même travailler tous les muscles du corps », a laissé entendre Béatrice Kaboré. Et pour cette séance, Béatrice a déboursé une somme de 2 000 F CFA.
Si auparavant les burkinabè n’accordaient pas d’importance au yoga, la donne a bien changé aujourd’hui. Selon les moniteurs de yoga, les burkinabè s’intéressent de plus en plus à cette discipline au regard des bienfaits qu’il procure à l’être humain.
« Le yoga intéresse de plus en plus les burkinabè. C’est au début qu’il y avait du mal parce que les gens ne connaissaient pas la discipline. Certains avaient des aprioris mais actuellement c’est beaucoup demandé », témoigne Racine Astride Ouédraogo, monitrice de yoga à racine sport club.
A en croire un autre moniteur de yoga, le nombre de personnes qui sollicitent le yoga a connu une croissance.
« En seulement 3ans, le nombre de personnes qui demande le yoga a augmenté de 10 000 », précise Franck Gislain Kafando coach de yoga à racine sport club.
De son point de vue le stress permanent que connaît la majorité des burkinabè est à l’origine de cette fixation soudaine sur le yoga.
« Les gens sont beaucoup stressés et parfois ils cherchent les moyens pour se détendre et se relaxer. L’objectif principal du Yoga, c’est de permettre justement à l’être humain de se détendre et de se relaxer étant assis ou débout. Même au bureau, on peut faire une séance de yoga », a déclaré Franck Gislain Kafando.
Le yoga nourrit son homme
Racine Astride Ouédraogo et Franck Gislain Kafando co-animent les séances de yoga dans le même club de sport. Par mois, ils ont au minimum 30 clients. Pour une séance de yoga, chaque client débourse la somme de 5 000 F CFA mais la possibilité est donnée au client de s’abonner à 35 000 F CFA pour 8 séances dans le mois. Hormis ces séances de yoga au club de sport, ces deux moniteurs offrent des prestations à domicile.
Tous deux reconnaissent que le yoga nourrit bien son homme mais le plus important pour eux ce n’est pas l’argent qu’ils gagnent mais la joie qu’ils ressentent en pratiquant cette discipline. « Au début on offrait gratuitement les séances de yoga mais nous avons remarqué que les gens ne prennent pas au sérieux ce qui offert gratuitement », a mentionné Racine Astride Ouédraogo. Et pour motiver la clientèle à poursuivre les séances de yoga, ces moniteurs offrent gratuitement les toutes premières séances. « La première séance de yoga est offerte gratuitement pour inciter les clients à revenir pour les autres séances », renchérit Franck Gislain Kafando.
Le yoga n’est ni une religion ni une secte
Même si les burkinabè s’intéressent de plus en plus au yoga, certains par contre émettent des réserves. « Le yoga est un sport complet au même titre que la natation. Le yoga n’est ni une religion, ni une secte », a laissé entendre Franck Gislain Kafando.
Selon les moniteurs, la plupart des gens ont des aprioris sur ce qu’ils ont entendu sur le yoga, mais ils rassurent que le yoga est une forme de sport qui permet de se relaxer et de se maintenir en bonne santé. « Le yoga c’est une activité physique et rien d’autres, même une femme enceinte peut faire le yoga », a ajouté Franck Gislain Kafando. Les moniteurs s’accordent sur le fait si les gens se montrent retissent envers le yoga c’est parce qu’ils ont entendu des rumeurs et la seule manière pour eux de vérifier les rumeurs c’est d’essayer avant de tirer des conclusions. « Nous invitons les gens à essayer le yoga et s’ils ne trouvent pas leur compte, ils peuvent abandonner », a déclaré Franck Gislain Kafando.
Le yoga est certes une activité physique mais il permet également de gérer le stress, la colère et les émotions.
Le marché du marché du yoga est en pleine croissance au Burkina Faso. Pour l’heure, les moniteurs de yoga nourrissent l’ambition de vulgariser cette discipline. Rendre le yoga aussi accessible que la natation et l’athlétisme, c’est le rêve commun des moniteurs.
MA.S