La rentrée des classes s’annonce. A une semaine de la rentrée scolaire, nombreux sont les parents qui se plaignent du coût exorbitant des fournitures scolaires. La seule stratégie pour faire face à cette situation, c’est la négociation avec les commerçants qui eux aussi ne cèdent pas. Une équipe de Queen Mafa a fait le constat ce vendredi 24 septembre 2021 dans quelques points de vente de la ville de Ouagadougou.
Des bijoux et produits de beautés exposés sur des étals par ci, des boutiques de pagnes par-là, les commerçants ambulants de vêtements qui accostent les clients pour leur présenter des produits, c’est l’ambiance qui règne au grand marché de Ouagadougou en ce vendredi 24 septembre 2021.
Il est 9 heures 8minutes lorsque nous arrivons au grand marché de la capitale burkinabè. Nous sommes tout de suite accostés par des vendeurs de montres et de vêtements.
« Mettez-vous de côté », a crié un automobiliste qui voulait se frayer un passage tout en klaxonnant. Sur le côté où sont exposés les sacs, nous apercevons deux hommes en discussions. « C’est trop cher, s’il te plaît diminue encore le prix », a laissé entendre Syabanne Traoré, un fonctionnaire dans une entreprise de la place.
A quelques jours de la rentrée scolaire, ce quadragénaire est venu acheter des fournitures pour ses trois enfants. Choqué par les prix que lui propose le vendeur, ce père de famille engage des négociations. « Diminue mon ami, c’est qu’à même trois sacs que je veux payer », supplie Syabanne. Etonné de la hausse des prix des sacs, Syabanne Traoré n’hésite pas à exprimer son mécontentement.
« L’année passée les prix des sacs étaient assez abordables mais cette année-là les prix ont trop augmenté, nous qui avons trois enfants à scolariser là, on va faire comment ? », s’interroge-t-il avant d’ajouter « L’année passée c’était légèrement moins que cette année. Le surplus de prix varie entre 500 et 1000F ». N’ayant pas sur lui assez d’argent pour s’offrir les trois sacs, Syabanne Traoré finit par acheter deux sacs. « Je voulais payer trois sacs. J’ai des jumeaux qui vont faire le CP1 à la rentrée donc j’ai fini par prendre 2 sacs de 4 000F l’unité pour eux. Le sac de l’aîné fait 5 000F, je reviendrai un autre jour peut-être pour ça parce que je n’ai même pas encore payer leurs cahiers », nous confie Syabanne Traoré en approchant sa monnaie.
Juste à côté, une femme s’éloigne après discussion avec un autre vendeur de sac. Nous décidons de la rattraper en courant. Après deux minutes de discussion, elle décide de se confier à nous dans l’anonymat. « A peine deux mois j’étais là et j’ai payé un sac à moins de 10 000F, je reviens aujourd’hui pour en acheter un autre pour mon fils et on me propose le même sac à 11 000F, c’est trop cher, j’ai laissé tomber » nous raconte-t-elle avant d’ajouter « à vrai dire là l’achat des fournitures scolaires est devenu notre calvaire actuel ». Il ne fait aucun doute, le prix des fournitures scolaires a connu une hausse considérable.
Ce n’est pas de notre faute si les prix ont augmenté, nous sommes autant peinés que les parents d’élèves
Interrogeant le vendeur de sac sur la cause de la hausse des prix ce dernier accuse les taxes.
« C’est vrai le prix des fournitures solaires a beaucoup augmenté. Les taxes sont devenues très chers donc nous sommes obligés de d’augmenté aussi le prix de nos produits pour avoir du bénéfice », a confié Inoussa Wanré, vendeur de sac solaire au grand marché. Face à cette situation de hausse de prix, Inoussa Wanré avoue être lui-même un parent d’élève et donc comprend les plaintes de ses clients. « Ce n’est pas de notre de notre faute si les prix ont augmenté, nous sommes autant peinés que les parents d’élèves », a-t-il déclaré.
Du côté des vendeurs des cahiers et autres articles scolaires, le constat est le même, les prix sont à la hausse.
Rasmané Soré est un libraire installé au bord du goudron dans le quartier Paspanga, du retour du grand marché, nous l’avons également interrogé sur la hausse des prix des fournitures. Ce dernier reconnait que les prix ont augmenté et pointe du doigt les taxes douanières. « Le coût des taxes douanières a augmenté donc comprenez que nous ne pouvons plus vendre au même prix qu’avant », a déclaré Rasmané Soré. Pour garder ses clients malgré la hausse des prix, Rasmané Soré n’hésite pas à discuter plus longuement avec eux afin de ne les pousser vers ses concurrents.
« J’essaie de faire comprendre aux clients que ce n’est pas de notre faute, en les expliquant calmement, ils finissent par comprendre », a-t-il mentionné.
La Covid-19 pointé du doigt
Poursuivant notre randonné, nous faisons une halte vers l’échangeur de l’est de la ville de Ouagadougou. Au bord du goudron se trouve une autre librairie. Là le responsable pointe du doigt la Covid-19. Selon lui la cette maladie a occasionné la fermeture des frontières donc une hausse des prix des fournitures. « Pour moi c’est la Covid-19 qui est à l’origine de cette hausse de prix. Ce n’est pas que les prix des fournitures scolaires qui ont augmenté, tout a augmenté », clame-t-il.
Tout est espérant l’amélioration de cette situation, les parents
d’élèves et les commerçants ont les regards tournés vers le gouvernement attendant de lui une intervention pour faire baisser les prix des fournitures scolaires.
MA.S