Des chercheurs de l’Université d’Oxford ont publié une étude sur l’utilisation d’anticorps anti-spermatozoïdes comme alternative à la contraception hormonale pour les femmes. Voici quelques explications sur cette nouvelle découverte.
Toutes les femmes, ou presque, prennent en charge la contraception. Mais elles sont de plus en plus nombreuses à se méfier des effets secondaires des contraceptifs hormonaux et à les délaisser au profit de méthodes « naturelles », pas toujours très fiables.
Des chercheurs de l’Université d’Oxford ont peut-être trouvé la solution : des anticorps anti-spermatozoïdes. On vous explique de quoi il s’agit.
C’est quoi au juste des anticorps anti-spermatozoïdes ?
Une étude publiée le 11 août dernier dans la revue Science Translational Medicine – et relayée par le média Slate – avance que les anticorps anti-spermatozoïdes pourraient être « le futur de la contraception pour les femmes ».
Pour mener leurs travaux, les scientifiques se sont basés sur le cas de femmes atteintes d’une infertilité immunitaire. Celles-ci produisent déjà ces anticorps anti-spermatozoïdes qui « piègent activement les spermatozoïdes mobiles dans le mucus et les empêchent d’atteindre l’ovule ».
Les chercheurs se sont concentrés sur des anticorps qui sont des « molécules en forme de Y que les cellules immunitaires produisent pour neutraliser les infections ou les particules étrangères », comme l’explique Science alert.
La technique utilisée par l’équipe de recherche est celle de l’agglutination. Les expériences menées sur des moutons démontrent que « le nombre de spermatozoïdes mobiles dans les échantillons de liquide prélevés » a été réduit « d’au moins 97% », rapporte la revue. Les anticorps originaux ont été modifiés et ont été « au moins 8 fois plus efficaces pour regrouper les spermatozoïdes, les empêchant de nager librement ».
Une alternative à la contraception hormonale
Ces anticorps seraient délivrés dans le corps de la femme directement par voie vaginale et non pas par un vaccin. Cela pourrait prendre la forme d’un film résorbable rapidement ou d’anneaux intravaginaux « qui permettent une libération régulière d'[anticorps] sur une durée couvrant la fenêtre de fertilité de la plupart des femmes », détaille l’équipe de recherche.
Ce dispositif pourrait être une alternative pour celles qui souhaitent revenir à un mode de contraception sans hormones. Avec la contraception hormonale, certaines femmes expérimentent des effets secondaires parfois très lourds comme une prise de poids, un état dépressif, des migraines, une acné sévère voire des thromboses veineuses.
L’efficacité de cette méthode de contraception doit bien évidemment encore être prouvée avec des essais cliniques plus poussées.
Source : Marieclaire