Depuis quelques semaines, les burkinabè semblent désorienter. L’attaque de Solhan puis l’embuscade contre la patrouille de la police ainsi que les images insoutenables de déplacés internes ont conduit plus d’un à se demander si le Burkina Faso était toujours gouverné.
Le week-end a été marqué par des marches de protestations notamment à Kaya et à Titao pour demander une réaction vigoureuse face à la multiplication des attaques. Pendant ce temps, certains partis politiques de l’opposition, exaspérés par « la mollesse » du chef suprême des armées, annoncent qu’ils n’hésiteront pas à battre le pavée. Jamais le Faso n’aura été autant ébranlé.
C’est dans un tel contexte que le président du Faso, a été obligé de sortir de sa zone de confort pour s’adresser à son peuple ce dimanche soir. L’occupant du palais de Kossyam est apparu à la télévision avec un air grave à l’image d’un père qui, voyant sa famille partir en lambeau, joue la carte du rassemblement. Tout en reconnaissant « les réactions légitimes d’indignation et les fortes attentes sécuritaires de nos compatriotes, durement éprouvés par la gravité de ces évènements », Roch Marc rappel au burkinabè l’importance de rester unis, face à l’ennemi commun qui est le terrorisme. « Dans le contexte qui est le nôtre, il nous faut faire preuve de discernement et ne surtout pas nous tromper d’ennemi. Ni les marches, ni les publications insidieuses sur les réseaux sociaux, ni les appels à remettre en cause notre démocratie chèrement acquise ne permettront de venir à bout du terrorisme dans notre pays », a-t-il signifié.
L’objectif de ce message aux compatriotes semblent évident. C’est un appel a retenu face à la montée de la grogne sociale. Ni plus ni moins. Or les burkinabè attendaient autres choses. Les réactions des uns et des autres après le message du président en témoignent. Eux qui attendaient « d’importantes décisions » de la part de leur commandant en chef semblent déçus. Une déception à la hauteur des attentes car jamais, le président Kaboré n’aura été autant attendu que ce soir sur quelque sujet que ce soit.
« Beau discours mais ça semble ne pas arriver », « Quelle tristesse ! Quel aveu d’incapacité et d’impuissance ! », « Finalement, son silence était beaucoup mieux », pouvaient -on lire sur les réseaux sociaux.
En attendant d’entendre l’opposition, la communication semble avoir produit l’effet contraire. Les citoyens sont encore plus confus et perplexes. Ce discours qui aurait pu « ragaillardir les troupes » et donner plus de punch parait comme un aveu de faiblesse, une incapacité à répondre aux préoccupations des populations.
Pour qui connaît bien l’homme, il faut reconnaître que ses discours se suivent et se ressemblent tous. Ils ne seront jamais des speechs à la « Sankara », encore des discours populistes. Bref Roch servira toujours du roc pas toujours digeste. C’est à prendre ou à laisser.
FSO