Le syndrome du choc toxique est une maladie infectieuse due à la prolifération d’un staphylocoque doré. On vous dit tout sur cette maladie qui peut être grave lorsqu’elle n’est pas traitée rapidement.
C’est une maladie rare, mais qui peut être très grave ! Le syndrome du choc toxique (SCT) est une maladie infectieuse qui se déclare lorsqu’une bactérie naturellement présente dans l’organisme, le staphylocoque doré S.aureus, se multiplie anormalement. Elle produit alors une toxine qui se répand dans le corps, allant contaminer des organes comme le foie, les poumons, les reins ou bien le coeur. Dans certains cas graves, le SCT peut mener à l’amputation de certains membres et même être mortel sans la prise en charge adéquate.
Cette maladie est heureusement très rare. Pour commencer, on estime que seul 1 à 4% des femmes sont naturellement porteuses du staphylocoque doré responsable du SCT. De plus, certaines conditions physiologiques sont nécessaires pour que la bactérie puisse proliférer. Mais les femmes sont plus à risque de développer cette maladie, particulièrement au moment de leurs règles.
Une syndrome rare mais grave
Pendant les règles, le pH du vagin change et devient moins acide. Cela en fait un lieu idéal pour le staphylocoque, naturellement présent dans le vagin, pour se développer. Et ce risque est encore accru en cas de mauvaise utilisation de tampons ou de coupe menstruelle. Ce type de protection est souvent jugé plus pratique et plus confortable que les serviettes hygiéniques. Tellement confortables qu’on oublie presque qu’elles sont là ! Pourtant il est très important de changer régulièrement ce type de protection : toutes les 4 à 6 heures grand maximum.
Lorsqu’il se déclare, le syndrome du choc toxique se présente comme une grippe ou une gastroentérite. Les premiers symptômes sont des maux de tête, une sensation de malaise ou de faiblesse extrême, une fièvre soudaine (plus de 38,9°), des vomissements et des diarrhées. Lorsqu’il évolue, il peut provoquer des éruptions cutanées ressemblant à un coup de soleil, puis survient le choc à proprement parler, avec chute de tension, confusion, accélération du rythme cardiaque. Sans prise en charge médicale, l’infection se répand et la malade peut sombrer dans le coma. Dans de très rares cas, le SCT peut être fatal.
Bien utiliser les protections
Selon une étude réalisée par le Centre National de référence des staphylocoques, le risque de syndrome du choc toxique est multiplié par 2 lorsqu’on porte un tampon plus de 6h, et multiplié par 3 lorsqu’on le porte toute la nuit. C’est pour cette raison qu’il est recommandé de privilégier les serviettes hygiéniques la nuit. Malheureusement, les protections hygiéniques étant chères, certaines femmes en situation de précarité menstruelle n’ont pas les moyens de changer régulièrement de tampons, ce qui les met en danger.
Il est aussi important de bien se laver les mains avant et après avoir changé ses protections et de ne surtout tant que vous ne saignez pas, il est inutile d’utiliser des protections internes « en prévention« . Si vous voulez éviter de tacher vos sous-vêtements, préférez une serviette ou un protège-slip. Enfin, pensez à choisir des tampons adaptés à votre flux, car des protections trop absorbantes peuvent favoriser la prolifération des staphylocoques. Et en cas de symptômes, ayez les bons réflexes : retirez votre tampon ou votre coupe menstruelle et rendez-vous à l’hôpital ! En cas de doute, il est toujours mieux d’aller consulter un professionnel de santé.
Le cas de Lauren Wasser
Mannequin à Los Angeles, Lauren Wasser n’avait aucun problème de santé majeur jusqu’au jour où elle s’est sentie mal (les premiers symptômes semblables à la grippe, disait-on) et s’est réveillée quelques jours plus tard à l’hôpital. La bactérie ayant atteint son sang et son foie, son ventre était gonflé de fluide et la gangrène avait infecté sa jambe… au point que l’amputation est devenue nécessaire.
Après des périodes difficiles pour réapprendre à marcher et recommencer le mannequinat, Lauren Wasser est aujourd’hui la porte-parole d’une maladie que beaucoup ignorent et, par conséquent, ne savent peut-être pas éviter.
Il existe pourtant des façons simples d’éviter des complications comme le SCT :
- Changer son tampon toutes les quatre à huit heures (même pendant la nuit)
- Utiliser des tampons normaux ou peu absorbants, quitte à les changer plus souvent (car les tampons super absorbants peuvent provoquer plus rapidement la naissance de bactéries et donc d’infections)
- Utiliser des serviettes hygiéniques ou une coupe menstruelle selon ce qui vous convient le mieux
- Laver ses mains avant de mettre ou d’enlever un tampon.
allodocteurs.africa; madmoizelle.com