Au lendemain de l’annonce de sa réélection à la présidence pour un sixième mandat, le chef de l’État tchadien, Idriss Déby Itno, est décédé, ce mardi 20 avril. Selon la télévision nationale tchadienne, il aurait succombé à des blessures reçues au combat ces derniers jours.
Idriss Déby Itno est décédé, ce mardi 20 avril. Selon la télévision nationale tchadienne, le chef de l’État aurait succombé à des blessures reçues au combat le 19 avril dans la région du Kanem face aux rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT). Il avait été annoncé vainqueur quelques heures plus tôt de la présidentielle tchadienne avec 79,32 % des voix et aurait entamé son sixième mandat.
« Le maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno, comme il le fait chaque fois que les institutions républicaines sont gravement menacées, a pris la tête des opérations lors du combat héroïque mené contre les hordes terroristes venues de la Libye. Il a été blessé au cours des accrochages et a rendu l’âme une fois rapatrié à N’Djamena », a précisé l’armée.
Selon nos informations, Idriss Déby Itno était monté au front dans le Kanem dans la journée de lundi, afin de pousser ses hommes au combat. Les affrontements avec les rebelles du FACT avaient alors été très violents, occasionnant de nombreuses pertes dans les deux camps. Touché dans une manœuvre, Idriss Déby Itno a été rapatrié à N’Djamena dans la soirée, avant de succomber quelques heures plus tard, vers 1 heure du matin.
Une transition de dix-huit mois
Aussitôt le décès du président connu de ses proches, les hauts gradés de l’armée se sont réunis autour du général Mahamat Idriss Déby, fils du défunt, afin de se mettre d’accord sur les grands axes d’une charte de la transition et les modalités de cette dernière. Ils ont alors décidé la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale et la mise en place d’une transition de dix-huit mois, dont l’annonce a été faite dans la matinée du 20 avril.
Un deuil national de quatorze jours a également décrété sur toute l’étendue du territoire et des obsèques nationales seront organisées. Un couvre-feu allant de 18 heures à 5 heures du matin est aussi instauré dans tout le pays et les frontières terrestres et aériennes sont fermées jusqu’à nouvel ordre. Selon des sources à N’Djamena, la capitale est pour le moment calme, même si des mouvements de population ont été observés du Tchad vers le Cameroun en milieu de journée.