L’incendie a ravagé 25 classes en paillote dans un quartier de Niamey, la capitale. L’incompréhension était encore présente ce matin sur les lieux du drame.
C’est un espace de 750 mètre carrés abritant trois écoles primaires et une préscolaire avec une vingtaine de classes en paillote. On peut aisément comprendre les difficultés qu’ont rencontré les pompiers pour contrôler l’incendie.
20 enfants, dont 17 âgés de trois ans ont trouvé la mort dans ce drame qui a frappé le quartier Pays-Bas.
« Aujourd’hui j’ai soixante ans, je n’ai jamais vu un tel drame ou des enfants perdent la vie dans ces conditions atroces dans une école. Cet incendie est la chose la pire que j’ai jamais vécue« , a déclaré Djibrilla Samba, le chef du quartier, qui était toujours sous le choc au lendemain de la catastrophe.
Des incendies fréquents
Affligée par ce drame, Mariama Illiassou, enseignante dans l’une des trois écoles du site, explique que les incendies sont fréquents dans les écoles qui ont des classes en paillote.
Ce drame a conduit les responsables de l’enseignement de cette école à réclamer l’installation sur un nouveau site : « C’est le site même qui est exigu, donc nous pensons qu’il faut chercher un nouveau site sur lequel on peut construire en matériaux définitifs. Nous estimons que ça peut régler le problème au niveau de ces écoles« , explique Tiemogo Sayadi , inspecteur de l’enseignement de base.
De la mauvaise gouvernance dans le secteur de l’éducation
L’arrêt de la construction des classes en paillote est pourtant une ancienne revendication du syndicat des enseignants, rappelle Halidou Mounkaila, secrétaire général du Synaceb (le syndicat national des agents contractuels et fonctionnaires de l’éducation de base) :
« Aujourd’hui, l’histoire est en train de nous donner raison lorsque nous dénoncions avec vigueur la présence des classes paillotes dans les écoles. Nous avons toujours dit qu’il y a de la mauvaise gouvernance dans le secteur de l’éducation« .
Ce drame du quartier Pays-Bas interpelle aussi le nouveau président nigérien, investi le 2 avril dernier, qui a fait de l’école une priorité de son mandat.
Issa Marou Madougou/DW.com