Le Kosovo n’est pas seulement prêt à voir une femme présidente, il a voté pour! Vjosa Osmani n’a que 38 ans, mais ses adversaires ne doutent plus de sa détermination. Elle est professeure de droit et appartient à une nouvelle génération politique dans le territoire des Balkans, qui s’engage à éradiquer la corruption généralisée.
Jeune militante de la LDK dans le Kosovo d’après-guerre, Vjosa Osmani est partie étudier le droit aux États-Unis. De retour au pays, la juriste cumule enseignement universitaire et engagement politique. Maman de jumelles, polyglotte (albanais, serbe, anglais, turc et espagnol), elle sort de l’ombre en 2010, en plaidant à La Haye la légalité de l’indépendance du Kosovo devant la Cour internationale de justice.
« Je me considère comme une féministe, répète Osmani, victime d’attaques sexistes, notamment de ses anciens amis de la LDK. Et le féminisme veut dire l’égalité, surtout pour les jeunes filles que les sociétés patriarcales, comme celle du Kosovo, cherchent à faire taire ».
« Les femmes ont le droit d’être là où elles le veulent », a dit Mme Osmani, peinant à retenir ses larmes. « N’arrêtez pas, n’arrêtez pas d’aller de l’avant. Tous vos rêves peuvent devenir réalité », a-t-elle lancé. Cette élection confirme la montée en puissance des femmes sur la scène politique de l’ancienne province de Belgrade, qui a déclaré son indépendance en 2008.
Vjosa Osmani a été élue présidente du Kosovo dimanche 4 avril.
ouest-france.fr/ lemonde.fr