Le vendredi 19 mars, le monde de la recherche et des médias a appris avec consternation, la triste nouvelle du décès de Marie Soleil Frère, enseignante et chercheure en science de l’information et de la communication. Parmi ceux qui l’on connut et côtoyés, figure en bonne place, le Professeur Serge Théophile Balima qui bien voulu témoigné sur ce que fut sa vie, notamment la grosse perte que cette disparition représente pour le Burkina Faso.
Comment avez-vous accueilli la nouvelle de la disparition de Marie Soleil Frère ?
C’est une grande perte pour le monde de la recherche, en particulier les chercheurs du domaine de l’information et de la communication. Marie Soleil Frère a été pendant de nombreuses années une grande collaboratrice au niveau de notre université Joseph Ki-Zerbo, en particulier le département communication-journalisme où elle nous a aidé à restructurer les programmes d’enseignements, à créer de nouvelles filières de formation. Elle a beaucoup contribué à l’encadrement de nombreux étudiants en Maîtrise et en Doctorat en science de l’information et de la communication.
C’est une dame très intelligente, très dévouée dans son travail et qui a su beaucoup apporté à notre jeune génération. Ce qui est impressionnant chez Marie Soleil Frère c’est qu’elle était infatigable avec a un sens élevé de l’intérêt de la communauté. Plusieurs fois nous avons fait des recherches en anthropologie de la communication avec elle sur le terrain et en dépit de ses origines relativement bourgeoise, elle acceptait de s’intégrer aux communautés rurales avec facilité et elle n’hésitait pas à manger ce que la communauté mange, à boire le dolo dans les différents villages. Nous étions inquiets qu’elle n’est de problèmes gastriques mais cette femme ne reculait devant rien lorsqu’il s’agissait de travailler. Ce que je peux dire encore de Marie Soleil et Frère, c’est son engagement aux côtés de la démocratie et aux cotés de la liberté de la presse. Elle est toujours du côté de la justice et de la rigueur et je crois que cette disparition va créer un grand vide dans le domaine de la recherche parce qu’elle accueillait beaucoup de nos étudiants en Belgique où elle était devenue directrice de recherche. C’est elle qui acceptait encadrer certains de nos chercheurs en mettant en leur disposition à la fois les ouvrages et en facilitant aussi leur accès à la documentation sur place. Vraiment c’est une grande perte.
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Nous avons écrit un ouvrage ensemble sur les médias au Burkina Faso en particulier le coût de la circulation des informations aux Burkina Faso. Nous avons aussi fait des publications ensemble dans des revues scientifiques et nous avons aussi codirigé des thèses de doctorat ensemble. C’est une qui a beaucoup contribué au développement de la science de l’information et de la communication. C’est dommage qu’elle nous quitte aussi précipitamment parce qu’elle a monté beaucoup de projet en cotutelle et avec certains de nos enseignants. Grâce à elle, certains de nos enseignants ont pu se perfectionner et pouvoir même publier des articles scientifiques dans leur revue et ça, nous lui devons beaucoup.
Avez une anecdote à raconter sur elle ?
Comme elle avait épousé un de nos frères du Boulgou, on aime bien la taquiner sur ce point-là. Ses enfants, on les appelait les « perles du Boulgou » et elle savait bien réagir par rapport à ça parce qu’elle avait le sens de la repartie. Quand on la taquine comme ça, avec toute son intelligence très pointue, elle savait bien réagir face à toutes les situations et avec des éclats de rires qui montrent à quel point elle appartenait au Burkina Faso
Propos recueilli par FSO.