Votre bébé se gratte. Il a du mal à s’endormir, il est irrité. Et c’est arrivé assez brusquement… Pas de panique. Il y a de grandes chances que cet enfant souffre d’une banale dermatite atopique.
On utilise aussi le terme d’ « eczéma » atopique, bien que l’origine ne soit pas une allergie de contact. Les symptômes sont néanmoins proches… et incommodants pour le tout-petit : démangeaisons difficilement supportables, peaux sèches, croûtes et possibles infections.
Aucune raison de s’inquiéter outre mesure. Non seulement c’est fréquent, mais avec de bons gestes, on réduit assez sensiblement cette pathologie cutanée.
Dermatite atopique : on se rassure ?
Un bébé sur cinq (env. 20%) va en souffrir, et pour plus de la moitié dans la première année de sa vie. Aucune difficulté à l’identifier. L’enfant présente une peau très sèche (xérose). Il pleure beaucoup et trouve mal le sommeil à cause des démangeaisons. A partir des 6 mois, apparaissent aussi des rougeurs, avec la venue de peaux sèches. D’où la confusion avec un eczéma. Ces plaques sont le plus souvent localisées sur le visage (joues et front), les fesses et les membres.
Les causes possibles ?
On n’en connaît mal les origines. Mais il semble que certaines prédispositions peuvent avoir des origines génétiques. Entre 50 et 70% des enfants touchés ont un parent au premier degré qui l’est aussi. Si les deux parents sont atteints, le risque pour l’enfant de développer un eczéma atopique atteint 70 à 80%.
L’autre explication semble être environnementale. La prévalence a fortement augmenté ces quarante dernières années. Parmi les raisons invoquées : le lavage excessif de la peau, l’excès d’hygiène, des maisons très isolées et mal ventilées, la prolifération des acariens, les animaux domestiques, le tabac, les pollutions urbaines industrielles…
Le mécanisme ?
Sur ce point, tout le monde est d’accord. A l’origine, il s’agit d’une altération de la barrière cutanée. D’où cette sécheresse excessive de la peau et sa perméabilité aux agressions extérieures. Les pollens, les poussières, les agents chimiques pénètrent alors plus profondément l’épiderme. Le système immunitaire réagit de façon excessive à cette agression. Donc apparition des rougeurs et démangeaisons.
Le traitement ?
D’abord, et pour l’essentiel, vous allez agir localement. Les soins visent à lutter contre la sécheresse de la peau et restaurer cette barrière cutanée protectrice. D’où une application quotidienne de crèmes et lotions hydratantes, et surtout d’origine naturelle.
Lors de la poussée des démangeaisons et des rougeurs, votre attention première est de soulager votre enfant. Donc de réduire l’inflammation et les grattements. Dans les cas extrêmes, c’est au médecin de vous prescrire un éventuel traitement. Et seulement le médecin, s’il s’agit de dermocorticoïde et d’immunomodulateur. Également, le recours à un antihistaminique qui permet d’atténuer ces irritations.
Les bons gestes ?
Limiter les bains, et surtout chauds et répétés (35° max.). La durée maximale sera de 15 minutes, deux fois par semaine.
Associer une préparation huileuse, origine naturelle, qui nourrit la barrière cutanée. A bannir les bains moussants et les sels. Leur effet décapant est fortement irritant.
Vêtements : vous évitez tous les tissus rugueux, de même que la laine et les duvets. Le coton, naturellement doux est à privilégier.
Au lavage, oubliez les adoucissants, et ne sur-dosez pas votre lessive. Pour éliminer les agents chimiques, n’hésitez pas à effectuer deux cycles de rinçage par lavage. Enfin repassez votre linge, ce qui désinfecte encore et assouplit les vêtements.
Chauffage de la maison, à la baisse. En hiver, il dessèche l’atmosphère. Attention aussi aux humidificateurs. Tout dépendant de l’humidité de la pièce déjà. Au-dessus de 45 % d’humidité, l’air devient propice à la multiplication des acariens. A 60 %, des champignons microscopiques se développent.
Par contre aérez ! Une demi-heure par jour est conseillée. Même précaution pour les draps.
L’idéal ? Un petit appareil, l’hygromètre, qui permet de savoir avec précision le taux d’humidité. En fonction de celui-ci, on s’adapte.
Allaitement et hydratation
Comme pour nous, le biberon d’eau minérale n’est jamais loin. Bien boire participe aussi à avoir une belle peau. Enfin, une étude publiée en 2017 semble montrer l’avantage de l’allaitement maternel prolongé et exclusif dans la réduction du risque de développer un eczéma atopique… plusieurs années après à l’adolescence. Il faut savoir que dans 10% des cas, cette dermatose peut aussi apparaître ou perdurer à l’âge adulte.
En résumé…
Prévenir vaudra toujours mieux que guérir. Cette dermatose peut sérieusement se limiter, en adoptant des gestes simples. On l’a compris, la peau doit être nourrie et suffisamment hydratée. Les lotions et les pommades vous aideront, mais surtout la bonne gestion de l’environnement. Une maison saine, des vêtements doux, l’absence d’agents irritants… et on reprend sa peau de pêche.
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