L’ONG Jhpiego et la Coalition Burkinabè contre le Cancer (COBUCAN) ont célébré en différé la journée internationale de sensibilisation sur le HPV (Human Papiloma Virus) ce mardi 9 mars 2021 à Ouagadougou. A l’occasion de cette célébration, elles ont organisé une conférence au profit des élèves de l’école nationale de santé publique (ENSP) en vue d’améliorer leurs connaissances sur la lutte contre le cancer du col de l’utérus.
Outiller les élèves infirmiers et sages-femmes d’Etat pour qu’ils jouent leur partition dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus, c’est l’objectif de cette conférence. « Il faut savoir que 80% des femmes qui ont déjà eu un contact sexuel sont infectées par Human Papiloma Virus (HPV) dans plus de 80% des cas. Autant considérer que toutes les femmes sont porteuses de ce HPV », a révélé Nayi Zongo au cours de cette conférence.
A en croire ce cancérologue et président du COBUCAN, il existe deux facteurs principaux qui peuvent accélérer l’évolution de l’infection vers le cancer. Il s’agit des infections sexuellement transmissibles dues au Human Papiloma Virus (HPV) et à l’absence de dépistage. Pour lutter efficacement contre cette maladie, Nayi Zongo a invité les participants à être des agents de santé modèles sur le terrain. « Nous sommes des agents de santé, nous ne sommes pas des agents de la maladie », a rappelé Nayi Zongo aux participants. Il a conseillé aux participants d’associer la population à la lutte contre le cancer du col de l’utérus dès l’étape de la prévention.
« Partout où vous allez être, dans vos aires géographiques de responsabilité, l’idéal est que chacun puisse s’organiser de telle sorte que la population soit impliquée dans la gestion pour la prévention de la maladie », a-t-il recommandé aux participants.
Pour sa part, le gynécologue Amadou Sagnon s’est entretenu avec les participants sur l’organisation de la lutte contre du col de l’utérus au Burkina Faso. De son point de vue, la lutte contre le cancer du col de l’utérus s’articule autour de trois piliers essentiels. Il s’agit de l’amélioration des services de soins ; la maximisation des actions de communication pour un changement comportemental des individus et le renforcement de la collaboration entre le personnel soignant et les tradi-praticiens.
Au-delà de ces piliers, Dr Amadou Sagnon a révélé que la prévention est le moyen le plus efficace pour lutter contre le cancer du col de l’utérus.
« Le maitre mot de la lutte contre le cancer du col de l’utérus, c’est la prévention. Les types de préventions que nous proposons ce sont des conseils, la vaccination, le test de dépistage. » a-t-il laissé entendre.
S’agissant de la prévention, elle intervient à plusieurs étapes. La prévention primaire consiste à administrer le vaccin aux filles de 9 à 14 ans. « Le vaccin est très efficace avant les premiers rapports sexuels », a précisé le docteur Jean Daniel Albergem, médecin de santé publique avant d’ajouter :
« Pour que la vaccination réussisse, il faut que nous agents de santé sachions déjà quoi dire. Tout part de la communication ».
Quant à la prévention secondaire, elle vise à prévenir le cancer du col de l’utérus par le dépistage et le traitement. « On ne peut pas faire une stratégie de prévention secondaire en se contentant de faire uniquement le dépistage », a exprimé le docteur Josiane Diallo.
La Journée mondiale de sensibilisation sur le HPV a lieu le 4 mars de chaque année. Cette journée vise à sensibiliser les populations sur le virus tout en leur montrant les mesures préventives.