Directrice exécutive de l’Initiative Pananetugri pour le Bien-être de la Femme (IPBF) et Coordonnatrice du Fonds Pananetugri, Wendyam Micheline Kaboré est une amazone qui œuvre pour le respect des droits de la femme. Dans un interview accordé à Queen Mafa, Micheline Kaboré aborde son combat pour la cause des femmes, sa définition du féminisme et sa vision du 8 mars.
Lors de l’une de vos interventions, vous décriviez l’IPBF comme « une organisation féministe de référence pour le plein épanouissement des femmes ». Parlez-nous du combat que l’IPBF mène pour l’atteinte de ce plein épanouissement!
L’Initiative Pananetugri pour le Bien-être des Femmes (IPBF) est une organisation créée par de jeunes filles et garçons dans le but d’apporter une contribution significative à l’épanouissement des femmes notamment dans les domaines juridiques, socioéconomiques et culturels. Ses interventions sont axées sur le développement du leadership féminin transformatif. Elle travaille surtout à promouvoir le féminisme inclusif et à accroître les capacités de résilience des jeunes filles. Aussi, se bat-elle pour développer un contexte politique favorable. Tout ceci concourt au plein épanouissement des jeunes filles et jeunes femmes.
Qu’est-ce qui vous motive à militer pour la cause de la femme ? C’est quoi être féministe selon vous ?
Je rêve d’un monde où l’égalité de droits entre les hommes et les femmes est une réalité, un monde où les droits des femmes sont respectés, où les femmes sont épanouies, un monde où les femmes et filles ne sont pas discriminées, harcelées, violentées… Voilà, entre autres, ce qui me motive à militer pour la cause de la femme.
Être féministe, c’est tout simplement se battre pour le respect des droits des femmes.
A votre avis, dans la lutte pour l’émancipation de la femme, quels sont les aspects importants à prendre en compte ?
Le renforcement du leadership féminin, l’autonomisation des femmes sur tous les plans, la lutte contre les violences basées sur le genre pour ne citer que ces aspects-là.
Il est souhaitable de repenser la célébration de la journée internationale des droits des femmes au Burkina Faso
Quel regard portez vous sur la célébration du 8 Mars 2021 au Burkina ?
La journée internationale des femmes se veut une journée de réflexion. Malheureusement, au Burkina Faso, elle continue d’être perçue par beaucoup de personnes comme une journée festive au cours de laquelle, on porte des uniformes, on chante et danse. Pendant ce temps, les droits des femmes continuent d’être bafoués. Des femmes continuent de ployer sous les coups de leurs conjoints ou d’être victimes de toutes sortes de violences. Il est souhaitable de repenser la célébration de la journée internationale des droits des femmes au Burkina Faso.
En parlant de cette célébration, quel est votre message à l’endroit des burkinabè ?
Aux gouvernants, je leur demande de s’investir davantage dans la réduction des inégalités de genre au Burkina Faso, de miser sur un développement inclusif et d’accompagner davantage les Organisations de la Société Civile (OSC) qui s’y investissent.
Aux Organisations de la Société Civile, je dirai de mener une lutte inclusive.
Aux hommes, je les invite à œuvrer pour l’égalité des genres.
Aux femmes elles-mêmes, je les exhorte à renforcer leurs capacités, à se battre pour leur autonomisation, à être plus solidaires et à dire non à toutes formes de violation de leurs droits. Je voudrais ensuite inviter tout le monde (hommes comme femmes) à nous rejoindre dans le combat pour l’égalité pour un futur plus juste et équitable.
Faridah DICKO