L’institut Goethe a organisé une session d’échange autour du thème : « Féminismes en Afrique : mode ou réalité ». Initié dans le cadre des activités du 8 mars, cette session d’échange s’est déroulée le 5 mars 2021 à Ouagadougou et a connu la participation Nestorine Sangaré, experte en genre.
« Les féminismes ne sont pas un effet de mode en Afrique », a exprimé Bénédicte Bailou, web activiste et panéliste à ce débat. De son point de vue, les féminismes en Afrique sont une réalité.
S’appuyant sur l’exemple des pionnières qui ont menés des combats pour que les droits primaires des femmes soient reconnus, Bénédicte estime que les féminismes sont une nécessité en Afrique.
Dans la même dynamique, Arsène Lalsage, chercheur et journaliste perçoit le féminisme comme un mouvement qui milite en faveur des droits des femmes. Pour sa part, le féminisme est une bonne chose qui permet de lutter contre la marginalisation de la femme.
« De façon global, c’est une bonne chose. La femme a une place importante dans la société. Je m’en réjoui du fait qu’il y ait ce courant qui permet de prévenir des abus à l’endroit des femmes », a mentionné Arsène Lalsaga.
D’un avis contraire, Eudoxie Nioula, comédienne de théâtre et panéliste s’identifie à une femme battante plutôt qu’à une féministe. Selon elle, le féminisme est un phénomène de mode ce qui justifie le fait qu’elle ne souscrit pas à ce mouvement. « Je m’identifie beaucoup plus à une femme battante qu’à ce mot féministe. Le féminisme un phénomène de mode », a laissé entendre Eudoxie Nioula, comédienne et panéliste.
Elle reconnaît qu’il y a eu des femmes qui se sont battues depuis des années et qui sont des exemples à suivre mais ce n’est pas pour autant qu’il faut leur attribuer la casquette de féministes. Eudoxie estime qu’un individu peut se battre pour promouvoir les droits des femmes sans pour autant être un féministe.
Pour sa part, Dr Nestorine Sangaré, experte en genre se définie plus humaniste que féministe. Etre féministe de son avis, c’est pouvoir défendre la justice sociale qui s’applique à tout être humain sans égard à son appartenance sexuelle. « Etre féministe ce n’est pas fermer les yeux sur les tords des femmes », a-t-elle déclaré.
Nestorine Sangaré souscrit à l’idée selon laquelle il faut défendre les droits des femmes tout en gardant le bon sens. « J’ai fait plutôt mienne la théorie du genre parce que avec ça, je me retrouve plus facilement dans la mesure où elle prône la justice sociale, la protection des droits des femmes et des hommes », a-t-elle ajouté.
Cette session d’échange marque l’ouverture d’une série d’activités de l’Institut Goethe pour le mois de mars. Le prochain rendez-vous est pour le mois prochain.