Mercredi 20 janvier, à midi, heure de Washington DC, le démocrate Joe Biden est devenu officiellement le 46e président des Etats-Unis. Son prédécesseur républicain, Donald Trump, retourne, lui, à la vie civile après quatre années d’un mandat chaotique, qui ont accentué les divisions de la société américaine. Kamala Harris est devenue, la première femme vice-présidence des États-Unis.
Dans son discours, le nouveau président américain s’est voulu rassembleur. « Nous pouvons nous traiter les uns les autres avec dignité, respect, nous traiter comme voisins plutôt que comme adversaires, arrêter de crier et de hurler pour faire redescendre la température, a-t-il notamment déclaré. Nous avons beaucoup à faire, beaucoup à réparer, à construire, à soigner (…). Peu de personnes dans notre histoire ont eu à faire face à des temps aussi troublés. » Joe Biden a également promis de « vaincre le suprémacisme blanc et le terrorisme intérieur » et a appelé à rejeter une culture où les faits « sont manipulés, et même inventés ». A la fin de son discours, le nouveau président des Etats-Unis a fait observer une minute de silence en hommage aux victimes du Covid-19.
Donald Trump, qui s’est obstiné à refuser sa défaite au scrutin du 3 novembre 2020, n’a pas participé à la prestation de serment. Il a quitté tôt mercredi la Maison Blanche à destination de sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, devenant ainsi le premier président à refuser d’assister à la passation des pouvoirs depuis Andrew Johnson, en 1869. « Nous serons de retour d’une manière ou d’une autre », a assuré M. Trump lors d’un discours sur la base militaire d’Andrews dans le Maryland, entouré de sa famille. « Merci, merci beaucoup, nous vous aimons et je le dis du fond du cœur ces quatre années ont été incroyables. Nous avons réalisé tant de choses, a-t-il également lancé. Je me battrai toujours pour vous, j’écouterai, je regarderai, je souhaite à la nouvelle administration de la chance et de grands succès, je pense qu’ils en auront parce qu’ils ont les fondations pour. »
Quelque 25 000 soldats de la garde nationale étaient déployés pour protéger une large « zone rouge » allant de la colline du Capitole, où Joe Biden et sa vice-présidente, Kamala Harris, ont prêté serment, à la Maison Blanche. L’esplanade du National Mall, où des centaines de milliers d’Américains se pressent habituellement pour assister à la cérémonie, était aussi fermée au public.
L’investiture de Joe Biden a également été bouleversée par le contexte sanitaire. En raison de l’épidémie de Covid-19, seul un parterre limité d’invités y a assisté. Le public était représenté par un champ de plus de 190 000 drapeaux, plantés sur le National Mall. En outre, les festivités ont fait la part belle au virtuel. En lieu et place des bals au cours desquels le président et son épouse viennent remercier et lever des fonds auprès de généreux donateurs, les Américains devaient se contenter de l’émission de télévision de quatre-vingt-dix minutes : « Celebrating America ».
Une parade militaire a suivi l’investiture, avant que Joe Biden, Kamala Harris et trois précédents présidents américains -Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama- se rendent à Arlington, pour un dépôt de gerbe sur la tombe du soldat inconnu.
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