Que pensez-vous de la reconduction de Christophe Dabiré au poste de Premier ministre ?
Je constate simplement que le Président du Faso a choisi de faire du surplace, de nous servir la même gouvernance que celle que nous décrions depuis son premier mandat. L’ossature de son gouvernement reste essentiellement la même. Sans innovations, les énormes défis de notre Nation ne pourront être relevés et les rapports des gouvernants avec l’opposition et les acteurs sociaux ne seront que plus délétères, la Nation plus grabataire. Gageons mieux.
La réconciliation véritable implique une certaine neutralité ou impartialité axiologique des acteurs qui conduisent le processus. Si elle est conduite par un gouvernement composé de personnages qui cristallisent l’hostilité historique d’autres acteurs, le processus est compromis.
Comment avez-vous accueilli l’entrée de Zéphirin Diabré au gouvernement ?
Je prends note de la nomination de Monsieur Zéphirin DIABRE dans le gouvernement aux fonctions de Ministre d’État en charge de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Je lui réitère mes félicitations pour sa promotion personnelle. Avec cette nomination, l’opposition doit se restructurer. Avec cette nomination, l’objectif de réconciliation nationale s’éloigne encore.
La réconciliation véritable implique une certaine neutralité ou impartialité axiologique des acteurs qui conduisent le processus. Si elle est conduite par un gouvernement composé de personnages qui cristallisent l’hostilité historique d’autres acteurs, le processus est compromis. Je ne crois pas que les ténors du camp qui a subi l’insurrection soient à l’aise de s’associer à un processus de réconciliation piloté par ceux qui ont conduit l’insurrection. J’avais pensé qu’on confierait la responsabilité première à un organisme composé de personnalités qui rassemblent par leur statut et leur stature. Il y a un manque à gagner et j’espère qu’on réussira.
Si l’on regarde les femmes « insérées » dans le gouvernement, elles n’occupent que des postes de ministres délégués. Comme si pour le Président et son gouvernement, les femmes ne sont pas éligibles aux pleines responsabilités.
Quelle analyse faites de la place accordée aux femmes dans le nouveau gouvernement ?
Concernant la place des femmes dans les organes dirigeants du Pays, particulièrement dans le nouveau gouvernement, je ne peux qu’exprimer mon insatisfaction. Dans ma Vision politique, les femmes doivent représenter 50% dans la composition des organes politiques de gestion de la Nation comme le gouvernement. Avec le président KABORE et l’actuel gouvernement ce barème que j’ai fixé est loin d’être atteint. Même le quota de 30% fixé par la loi n’est pas atteint. Le même quota promis par le Président KABORE pendant la campagne n’est pas respecté. Si l’on regarde les femmes « insérées » dans le gouvernement, elles n’occupent essentiellement que des postes de ministres délégués. Comme si pour le Président et son gouvernement, les femmes ne sont pas éligibles aux pleines responsabilités. Elles ne sont utilisées que comme un décorum. Je pense et espère que la prochaine fois, les burkinabè feront un choix qui garantit une gestion équilibrée de notre Nation, avec les femmes aux côtés des hommes, les jeunes aux côtés des adultes en équilibre et en égalité, comme je le promets et l’applique. J’applique déjà cette règle dans les organes de gestion de mon parti le SOLEIL D’AVENIR, notamment dans le Gouvernement virtuel que je préside qu’on appelle le Conseil gouvernemental.
Entretien réalisé par FSO.