De l’adoption de la loi quota, à l’apparition de la covid-19 en passant par les violences basées sur le genre et les élections, 2020 aura été une année difficile pour un grand nombre de burkinabè et encore plus pour les femmes. Retour sur ces faits qui ont marqué l’actualité féminine en 2020.
La covid-19
La maladie à coronavirus a fait son apparition au Burkina Faso, le 09 mars 2020, au lendemain de la journée internationale de la femme. Peu à peu, elle a commencé à se répandre sur le territoire national obligeant les premières autorités à prendre des mesures drastiques : il ne faut plus se serrer les mains ni s’embrasser ;
il faut se laver régulièrement les mains au savon et porter des cache-nez ; il faut désormais observer la mesure de distance d’un mètre au moins et éviter les regroupements. Pour finir, il faut limiter les déplacements, sorties et alerter les services de veille en cas de suspicion.
Très vite, les écoles ont été fermées, les marchés, les lieux de cultes et autres coins de regroupement également. Même les frontières ont été fermées et la capitale ouagalaise a été mise en quarantaine. Sauf autorisation spéciale, personne ne rentre, personne ne sort et la nuit interdiction de circuler. Il fallait respecter le couvre-feu. De mémoire de burkinabè, une telle chose n’était pas encore arrivée !
La covid-19 était sur toutes les lèvres, certains y croyaient ; d’autres pas. Mais, tous respectaient tant bien que mal les consignes édictées et suivaient religieusement le point de la maladie fait par le service d’information du gouvernement.
Nous avons noté une mobilisation exceptionnelle des femmes dans la lutte contre le coronavirus.
Qu’elles soient artistes, membres des organisations de la société civile, militantes au sein des partis politique, les femmes du Burkina se sont plus que jamais mobilisées pour faire face à la pandémie du Covid-19. Entre actions de communication, messages de sensibilisation, chansons et remise de dons, elles ont été au-devant de ce combat.
A la date du 05 janvier 2020, la covid-19 sévit toujours au Burkina Faso avec 2000 cas encore actifs. Du début de la pandémie au 5 janvier, il a été enregistré 7 563 cas dont 2 779 femmes et 4 784 hommes. Le nombre de décès s’élève à 89 contre 5 474 guérisons. Malgré que le pays continue d’enregistrer des cas de la maladie à coronavirus, l’on observe un relâchement des mesures barrières du côté de la population ainsi que des institutions. Risque-t-on une remontée de la covid-19 pour l’année 2021 ? C’est ce que semble indiquer les chiffres.
La loi quota et les élections
Sur le plan politique, il y’a eu en 2020 l’adoption de la loi quota concernant les élections législatives et municipales par l’assemblée nationale qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Les femmes ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis de cette loi qui selon elles comporte une insuffisance au niveau des sanctions. Même si le système de la liste zébrée semblait favoriser les femmes, son application ou non était laissée à l’appréciation du parti politique. La raison est simple, la sanction prévue par la loi n’est pas dissuasive. Résultat des courses : aux élections législatives de novembre 2020, il n’y a que 9 femmes qui sont élues députées à l’assemblée nationale.
S’agissant de la course à la présidentielle, La tendance semblait être à la hauteur de celle de 2015. Malheureusement ce fut l’effet inverse. Sur les 23 candidats qui se sont lancées à la conquête de Kossyam, 3 étaient des femmes. Suite à la validation des dossiers de candidature par la Commission électorale nationale indépendante, (CENI), seulement 14 ont été retenus dont une seule candidature féminine. Les deux autres candidatures féminines ont été rejeté pour cause de documents incomplets et manque de caution.
Seule femme en lice pour Kosyam, Yéli Monique Kam s’en sort 13e sur les 14 candidats à l’issue du scrutin du 22 novembre 2020. Elle a obtenu total de 15124 voix soit un pourcentage de 0,53%. Un résultat en déca des attentes de certains citoyens. Un meilleur score est-il possible aux élections municipales ? Il faut l’espérer !
Violences basées sur le genre
L’année 2020 a été également marquée par une recrudescence des violences faites aux femmes. Adultes ou mineures, elles ont été victimes d’agression et/ou de viol sans distinction d’âge. L’on se souvient qu’une soixantaine de femmes âgées entre 19 et 42 ans ont été agressées et violées dans les quartiers Tampouy, Kilwin, Marcoussi, Kamboinsin, Tanghin, Koulouba à Ouagadougou et dans la ville de Ziniaré. Les plaintes enregistrées à ce sujet au commissariat de police depuis le mois de mars ont permis de mettre les auteurs des forfaits aux arrêts.
Des cas de viol de petites filles âgées entre 3 et 8 ans ont été enregistrés au mois de juin dans la région de la Boucle du Mouhoun. Ces nombreux cas de violences ont suscité l’indignation de certaines OSC et associations. Au travers des manifestations, ces dernières ont condamné ces actes. Le gouvernement pour sa part a engagé des actions contre les auteurs de ces actes.
2020 a été une année éprouvante pour les Burkinabè. Entre Covid-19, violences faites aux femmes et autres déboires, chacun en a pris un coup ! Mais qu’à cela ne tienne, l’espérance d’un monde meilleur demeure le maitre mot de chaque citoyen. Tant on vit, il y a de l’espoir !
Faridah Dicko ; Marie Sorgho