Les décideurs politiques se sont engagés à mener des actions au profit de l’effectivité de la gratuité du dépistage du cancer du col de l’utérus et de la prise en charge des lésions précancéreuses. Ces engagements ont été pris au cours d’un atelier de plaidoyer organisé par la fondation KIMI en collaboration avec Médecins du Monde France. L’activité s’est déroulée ce jeudi 17 décembre 2020 à 0uagadougou.
Moins de 3%, c’est le taux de dépistage du cancer du col de l’utérus (CCU) enregistré en 2020 pour la cible de 25 à 35 ans. Un taux jugé faible au regard du nombre de personnes qui devaient se faire dépister.« Pour cette tranche d’âge, la cible attendue pour le dépistage devait être de 1 093 180. Malheureusement, nous avons un taux de couverture qui est inférieur à 3% », a déploré Charlemagne Ouédraogo, président de l’ordre des médecins du Burkina.
Cette situation tire son origine des insuffisances constatées dans la politique nationale de lutte contre le CCU mise en œuvre depuis 2016. Il s’agit : de l’absence de plan de communication relatif à la stratégie, une faible offre du dépistage et de la prise en charge des lésions précancéreuses, une insuffisance en dotation de plateforme capable de faire un dépistage et un traitement des lésions dans toutes les formations sanitaires, une Insuffisance d’implication des pouvoirs décentralisés, une faible implication de la société civile et une insuffisance de la mise en œuvre du plan.
Ces insuffisances constituent un handicap dans la lutte contre le CCU et pour y remédier, les organisateurs de l’atelier ont invité les décideurs politiques à s’engager davantage pour l’effectivité de la gratuité du dépistage du Col du cancer de l’utérus et de la prise en charge des lésions précancéreuses.
« Par le plaidoyer auquel nous vous engageons ici aujourd’hui, nous souhaitons que la prévention et la lutte contre le cancer en général et le CCU en particulier soient inscrites au rang des priorités nationales et traitées comme n’étant pas un problème du seul ministère de la santé », a exprimé Sika Kaboré, présidente de la Fondation KIMI et épouse du chef de l’Etat.
Dans la même dynamique, le premier responsable de Médecins du Monde France au Burkina a invité les participants à s’investir davantage dans la lutte contre le CCU.
« J’aimerai vous inviter tous à encore plus de collaboration, de synergie tant dans les réflexions que par le renforcement du système de santé en vue d’une réduction effective de la morbi-mortalité liés au cancer du col de l’utérus au Burkina Faso », a déclaré Fantamba Sissoko, coordinateur général chez de Médecins du Monde France au Burkina.
A l’issue des échanges, les représentants des différentes institutions se sont engagés à nouveau pour l’effectivité de la gratuité du dépistage du cancer du CCU.
Engagement de certains décideurs politiques
« Nous, ministre de la communication et des relations avec le parlement, nous nous engageons à élaborer et mettre en œuvre un plan de communication sur le paquet de soin parmi lesquels le dépistage du col de l’utérus » Remis fulgance Dandjinou
« Nous, ministre des droits humains et de la promotion civique, nous nous engageons premièrement à promouvoir les droits des citoyens à la santé et en particulier le droit de la femme au dépistage du cancer du col de l’utérus. Deuxièmement, à promouvoir les lois en faveur de la santé sexuelle et reproductive » Maminata Ouattara