L’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail a fait l’objet d’un atelier de formation ce 30 octobre 2020 à Ouagadougou. Initiée par le comité femmes de l’union internationale des travailleurs de l’agriculture, de l’environnement, du tourisme et des branches connexes (UITA), cette formation vise à renforcer les connaissances des participants sur la convention 190 de l’organisation internationale du travail (OIT).
Injures, agressions physiques, mauvais coups, ce sont des formes de violence et de harcèlement auxquels sont confrontés certains travailleurs dans l’exercice de leur fonction. Dans l’optique de renverser cette tendance, l’UITA a initié cet atelier de formation pour permettre aux participants de s’approprier la Convention 190 (C 190) de l’Organisation International du Travail (OIT).
Selon les organisateurs, la connaissance et la mise en application de cette convention contribuent à l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail.
« Cette formation est une occasion pour les participants de s’approprier la convention 190 et voir comment l’utiliser dans les lieux de travail. Il s’agit de comprendre le langage contenu dans la C190 afin d’en faire usage dans nos différentes conventions collectives, dans nos accords sectoriels et dans nos différents textes règlementant l’organisation de travail au niveau de nos entreprises », a laissé entendre Assétou Espérance Dabiré/ Traoré, présidente du comité femmes de l’UITA Burkina.
Adopté le 21 juin 2019 à Genève, la convention 190 vise à améliorer les conditions de travail et à protéger les travailleurs plus particulièrement les femmes dans leur service.
« Elle constitue une avancée dans la prévention et la protection des travailleurs », a mentionné Béatrice Yaméogo , membre de l’association des femmes juristes.
Si la violence et le harcèlement sexuellement sont perceptibles dans tous les lieux de travail, ils sont plus récurents dans les services privés, témoigne l’une des participantes à l’atelier de formation.
« J’ai été victime de harcèlement sexuel et cela m’a poussé à abandonner mon travail. Dès que j’arrivais au service, mon patron me confiait une tâche qui n’avais rien avoir avec ce que je fais. Aux environs de 10h, il m’amenait des condiments et me disais de faire la cuisine pour lui. Il m’obligeait également à faire d’autres choses pas du tout catholique, ce qui m’a d’ailleurs contraint à démissionner », a confié une participante.
Au nombre des victimes de harcèlement sexuel s’ajoute le témoignage d’une autre participante qui à cause de ce phénomène a quitter son travail pour préserver sa dignité.
« Je travaillais dans une famille où j’aidais aux tâches ménagères. Dès que le patron part au travail, il revenait à l’insu de sa femme pour me faire des avances. Je m’enfermais à clé pour faire certains travaux. Comme cela persistait, j’ai été obligé un jour de brûler le patron avec un fer à repasser. Par la suite, j’ai dû démissionné pour avoir la paix », a ajouter cette autre participante.
Pour la formatrice, ces cas de violence ou d’harcèlement peuvent conduire à des situations désagréables. Par conséquent, elle a exhorté les participants à dénoncer les faits.
« Il faut être solidaire pour la dénonciation des cas et il faut surtout avoir le courage de la faire », a conseillé Somkinda Traoré, formatrice.
De son point de vue un combat doit être mené pour changer la donne. « Il faut travailler à ce que ces choses changent au niveau professionnel », a-t-elle recommandé.
A l’issue de cette formation des stratégies de plaidoyer seront élaborées à l’endroit du gouvernement en vue de la ratification de cette convention 190 au Burkina Faso.
L’atelier regroupe 36 participants venant des organisations syndicales affiliées à l’UITA. Il se déroule pendant deux jours.