La nigériane Ngozi Okonjo-Iweala a été proposée mercredi par les présidents des trois principaux organes de l’OMC pour diriger l’institution, mais les États-Unis ont immédiatement fait part de leur désaccord.
La candidature de Ngozi Okonjo-Iweala est soutenue par les présidents des trois principaux organes de l’OMC. Washington lui préfère la Coréenne Yoo Myung-hee.
Une «troïka» – composée du président du Conseil général, du président de l’Organe de règlement des différends et du président de l’Organe d’examen des politiques commerciales – supervise le processus de sélection du prochain chef de l’Organisation mondiale du commerce. Cette troïka, après avoir consulté les membres de l’OMC, a annoncé mercredi lors d’une réunion informelle à Genève être arrivée à la conclusion que Mme Ngozi est la candidate ayant le plus de chances de réunir un consensus.
«27 délégations représentant un plus grand nombre de pays» ont pris la parole lors de la réunion et «tous ont exprimé un soutien très fort au processus et au résultat, sauf un», les États-Unis, a annoncé aux journalistes Keith Rockwell, le porte-parole de l’organisation. Les États-Unis préfèrent l’autre candidate encore en lice, la Coréenne Yoo Myung-hee. M. Rockwell a expliqué que les membres de l’OMC se réuniront le 9 novembre à Genève pour prendre une décision sur la suite.
Ancienne ministre des Affaires étrangères et des Finances du Nigeria, mais aussi ex-numéro deux de la Banque mondiale, Mme Okonjo-Iweala, 66 ans, pourrait devenir la première femme et la première Africaine à diriger l’organisation chargée de libéraliser le commerce mondial. Il n’y a pas de principe de roulement géographique mais le règlement prévoit que lorsque, dans la sélection finale, les pays devront choisir entre des candidats également méritants, ils doivent notamment tenir compte de «l’opportunité de refléter la diversité des Membres de l’OMC dans les désignations successives au poste de Directeur général».
La candidate qui l’emportera succédera au Brésilien Roberto Azevedo, qui a quitté l’OMC fin août, un an plus que tôt que prévu. Ce départ, expliqué par des raisons familiales, est survenu en plein marasme économique mondial, laissant l’institution en crise. Le prochain chef de l’institution devra affronter la crise économique mais aussi la crise de confiance dans le multilatéralisme et dans le bien-fondé de la libéralisation du commerce mondial, le tout sur fond de guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales, la Chine et les États-Unis.
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