La 8ème édition du championnat national de débat et d’art oratoire a refermé ses portes ce samedi 26 septembre 2020 à Ouagadougou . La finale de la compétition a opposé deux écoles supérieurs et secondaires.
« Ce gouvernement ne reconnaîtra plus un président africain qui a plus de deux mandats », c’est le thème qui a opposé les deux écoles supérieures. S’identifiant au gouvernement, l’institut des sciences de l’entreprise et du management (ISEM) a pris parti pour le thème et a soutenu ce projet de loi qui à son sens permettra d’éviter aux pays africains de plonger dans la monarchie et la dictature.
Dans la peau de l’opposition politique, l’Université Joseph Ki-Zerbo a défendu la position contraire. Elle soutient que ce projet de loi est anticonstitutionnel et que la légitimité d’un président ne saurait se réduire à la volonté d’un gouvernement quelconque. A l’issue de la confrontation d’idée, c’est l’université Joseph Ki-Zerbo qui a remporté la compétition pour le niveau supérieur avec la note de 86,66/100 contre 79,10/100 pour l’équipe adverse.
Au niveau secondaire, c’est le Club des débateurs de Yako qui a fait face au lycée Philippe Zinda Kaboré. Les deux équipes ont fait une confrontation d’idée sur le thème « le statut de volontaire au Burkina Faso permet au gouvernement de maintenir la cohésion sociale ». A la proclamation des résultats, c’est le lycée Philippe Zinda Kaboré qui a remporté la compétition pour le niveau secondaire avec la note de 34/40 contre 25/40 pour son challenger.
Les lauréats du niveau secondaire et supérieur ont reçu chacun un trophée, des médailles, la somme de 50 000F CFA, des dictionnaires, un jeu de scrabbles, des livres de culture général, etc. A ce titre, ils ont exprimé leur joie et leur reconnaissance au comité d’organisation. « Je suis très contente et je remercie le comité d’organisation qui m’a permis d’être lauréate ce soir.
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Je compte me perfectionner puisque c’est dans les débats oratoires qu’on se perfectionne », a déclaré Fatimata Belem, meilleure oratrice de son équipe et représentante de l’Université Joseph Ki Zerbo.
Dans la même dynamique, Cheik Abdoul Ouédraogo, meilleur orateur de son équipe et représentant du lycée Philippe Zinda Kaboré a exprimé sa joie. « Je suis très content de pouvoir participer à la compétition et de remporter le 1er prix », a laissé entendre le lauréat.
Les deux équipes perdantes ont reçu chacune la somme de 25 000F CFA, des livres de culture général, des dictionnaires, etc.
Pour le comité d’organisation, cette 8ème édition s’est déroulée dans des conditions difficiles à cause de la pandémie à coronavirus. A en croire la coordonnatrice des débats oratoires, la compétition de présélection s’est déroulée en ligne et a connu des perturbations en raison de la mauvaise qualité de la connexion internet ainsi que de la non maîtrise des outils informatiques par les acteurs.
« C’était vraiment difficile parce que c’est la première fois que nous faisions un direct, vu la mobilisation et les résultats, nous avons réussi le pari », a affirmé Rabiatou Alima Ba/ Ouédraogo, coordonnatrice des débats oratoires.
Pour l’initiateur de cette activité, un défi majeur s’impose au comité d’organisation :celui d’amener les débatteurs burkinabè vers l’extérieur pour participer aux débats internationaux.
« Chaque année, on peine à envoyer 2 débatteurs burkinabè pour représenter le pays aux championnats internationaux », a mentionné Thomas d’Aquin Ouédraogo, initiateur des débats oratoires.
Initié en 2012, plus de 7000 élèves et étudiants ont déjà pris part au championnat national de débat et d’art oratoire.
Marie Sorgho