La covid-19 a eu un impact négatif sur la vie des jeunes filles et des femmes du Burkina : c’est ce qui ressort d’une étude conduite par l’Initiative Pananetugri pour le Bien-être de la Femme (IPBF). L’atelier de restitution de ladite étude s’est déroulé ce jeudi 17 septembre 2020 à Ouagadougou.
Initiée par l’IPBF, l’étude de l’impact de la Covid-19 sur les jeunes filles et femmes au Burkina Faso a été réalisé par le cabinet Praxis Consulting. Au total 455 personnes issues de divers domaines d’activités du secteur informel ont été enquêtées dans les villes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Koudougou pour l’étude qui s’est déroulée du 15 juillet au 5 août 2020.
A travers cette enquête, l’IPBF entend évaluer les effets de la Covid-19 sur la vie socio-économique des jeunes filles et des femmes. Cela dans le but d’anticiper sur l’après-crise en proposant des solutions qui pourront interpeller les différents acteurs face à l’ampleur de la situation et identifier un meilleur accompagnement de celles-ci. « Cette crise n’est pas sans conséquence sur les jeunes filles et les femmes, les exposant ainsi à une situation plus précaire avec le risque d’une plus grande vulnérabilité », indique Juliette Bakyono, la présidente de l’Initiative Pananetugri pour le Bien-être de la Femme.
Une augmentation des violences basées sur genre
L’impact de la Covid-19 se ressent aussi bien sur le plan économique que socioculturel. Au titre des conséquences socio-culturelles, l’on note entre autres : l’augmentation de la charge de travail, l’accroissement de la vulnérabilité avec à la clé des traumatismes psychologiques, les violences basées sur le genre, les difficultés liées à la satisfaction des droits en santé sexuelle et reproductive, l’accès aux loisirs sains, …
Pour ce qui est de l’impact économique, l’étude révèle que du fait des mesures barrières, les JFF ont été confrontées à l’arrêt total ou partiel de leurs activités et parfois même à la reconversion dans d’autres domaines. L’une des catégories de personne les plus éprouvés pendant la Covid-19 est celle des aide-ménagères. « Du côté de l’association pour la défense des droits des aides ménagères et domestiques (ADDAD), la moitié des aides ménagères qu’elle place au sein des ménages, soit plus de la centaine, ont vu leur contrat de travail suspendu pendant trois à quatre mois », souligne Claudel Toé, gérant du cabinet Praxis Consulting.
Au vu de ces impacts de la Covid-19, les initiateurs ont souligné l’urgence d’une réponse adéquate pour relever ces secteurs. Cela passe par l’accompagnement psycho-social des jeunes filles et femmes(JFF) ayant subi des violences basées sur le genre ; la réalisation de transferts monétaires pour les besoins de subsistance et le plaidoyer fort auprès du gouvernement pour la prise en compte effective du secteur informel.
En rappel, l’Initiative Pananetugri pour le Bien-être de la Femme est une organisation de droit burkinabé qui a pour objectif la promotion des droits des femmes et des jeunes filles. Selon Wendyam Micheline Kaboré, directrice exécutive de l’IPBF : « C’est une organisation féministe de référence pour le développement du leadership transformationnel et du plein épanouissement des JFF». L’IPBF a également mis en place le fonds Pananetugri pour aider les organisations des jeunes filles et jeunes femmes de (09) neuf pays d’Afrique de l’Ouest.
Faridah DICKO