La participation citoyenne des femmes à la consolidation de la paix sociale a été l’objet d’un débat ce vendredi 4 septembre 2020 à Ouagadougou, date commémorative du 73è anniversaire de la reconstitution de la Haute Volta. L’activité a été marquée par une projection de film documentaire suivie de l’intervention de deux panélistes.
Mener des réflexions sur l’apport de la femme à la consolidation de la paix sociale, c’est l’objectif de cette séance de débat inspirée d’un film documentaire sur la reconstitution de la Haute Volta du 4 septembre 1947. De l’avis de la première paneliste Martine Yabré, la contribution des femmes à la consolidation de la paix sociale nécessite des sacrifices de leur part. Elle affirme en ce sens que les femmes doivent prendre un certain nombre de risque à l’image du Mogho Naaba et du Yatenga Naaba, qui au prix de leurs vies ont bravés des interdits pour la reconstitution de la haute Volta.
« Il a fallu un peu plus de solidarité entre nos ainés pour sauvegarder un certain nombre d’acquis », a mentionné Martine Yabré, coordonnatrice de l’Union Africaine des ONG de développement (UAOD). A travers son intervention, elle a exhorté les femmes à être des modèles pour leurs enfants aussi bien sur le plan de l’éducation que dans les autres domaines de la vie.
Si elle estime que les femmes sont toujours à la traîne sur le plan politique, elle espère néanmoins qu’une prise de conscience et une unité d’action pourront changer la donne. « Si nous sommes solidaires, si nous sommes véritablement engagées, nous allons booster les choses », a-t-elle soutenu.
A en croire Martine Yabré, le rôle de la femme ne se limite pas élire les dirigeants mais elles doivent être des actrices de la vie politique. « Il faut que les femmes arrêtent de se faire utiliser comme du bétail électoral », a-t-elle dénoncé.
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A travers ses propos, elle a encouragé les femmes à se battre pour se positionner dans tous les domaines et ne pas baisser les bras. « Nous regorgeons d’acquis mais rien ne s’acquiert aussi facilement et rien n’est définitivement acquis même le peu que nous obtenons », a-t-elle laissé entendre.
Dans la même dynamique, le second panéliste Zacharia Soulga, a exhorté les femmes à s’inspirer des héroïnes comme les princesses Yenenga et Yégéré qui a son sens ont fait preuve de bravoure en leur temps pour sauver des situations.
« Il faut faire au moins ce que les devanciers ont fait », a conseillé Zacharia Soulga, amateur de culture et d’histoire.
Pour Harouna Kaboré, ministre en charge du commerce, chaque citoyen doit user des valeurs de la société pour contribuer au maintien de la paix sociale.
« Nous devons savoir puiser dans nos valeurs pour continuer à construire » a-t-il déclaré. De son point de vue chacun doit prioriser l’intérêt de la nation pour le vivre ensemble et la cohésion sociale.
« Quand il s’agit de la nation, il faut savoir taire nos divergences et se mettre ensemble car à tout moment de la journée, c’est le Faso d’abord » a-t-il conclut.
Cette séance débat est organisée par le mouvement Citoyen du Renouveau et le Think Tank Burkina International en collaboration avec le cadre de concertation des organisations intervenant sur le genre et la participation citoyenne des femmes au Burkina Faso.
Marie Sorgho