En l’absence de vaccin, les mesures de distanciation sociale sont l’une des principales mesures recommandées pour réduire la transmission de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). Mais l’expérience a montré que c’est l’une des mesures les moins respectées. Selon une étude menée aux États Unis, distanciation sociale ne rime pas avec pauvrété.
Les zones riches sont passées de la plus mobile avant la pandémie à la moins mobile, tandis que les zones les plus pauvres sont passées du moins mobile au plus. C’est ce que révèle une étude conduite aux USA et récemment publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) par les chercheurs de l’Université de Davis (Californie). Il ressort que les distanciations sociales varient considérablement selon les revenus .
En effet, pouvoir se confiner à la maison et se mettre à l’abri d’une éventuelle contamination du Coronavirus est un luxe que certaines personnes ne sauraient s’offrir, notamment les personnes démunies pour qui le Covid-19 est parfois une bombe à retardement. Ces personnes doivent risquer leur vie pour permettre à d’autres de se confiner en sécurité. Dans le cadre de cette étude,les chercheurs ont comparé entre janvier et avril 2020 les données anonymisées de localisation issues de téléphones mobiles enregistrées à la fois dans des zones aisées et défavorisées. Les scientifiques se sont appuyés sur différentes données de mobilité issues de SafeGraph, Place IQ et Google Mobility. Ce qui leur a permis de constater que les zones plus riches réduisaient considérablement la mobilité que les zones plus pauvres .
Un chiffrage précis a permis de conclure une réduction de la mobilité de 25% pour les plus riches, de 10% pour les moins aisés.
Des recherches antérieures avaient montré que les communautés à faible revenu ont des niveaux plus élevés de problèmes de santé préexistants et un accès moindre aux soins de santé.
» La combinaison de cela avec notre principale constatation – que les communautés à faible revenu présentent moins de distanciation sociale – suggère un double fardeau de la pandémie de COVID-19 avec de graves implications distributionnelles », ont expliqué les chercheurs.
Les résultats de cette études, ramenés dans le contexte du Burkina Faso, démontrent aisément pourquoi le confinement n’a pas duré et pourquoi la distanciation sociale a du mal à être respectée.
FSO