Les hommes s’impliquent dans les décisions concernant la planification familiale même s’il existe toujours quelques résistances. C’est ce que révèle l’enquête du projet performance monitoring for action (PMA). Menée entre décembre 2019 et février 2020, ladite enquête a été faite au niveau national auprès des femmes âgées de 15 à 49 ans.
Sur 5 690 femmes enquêtées, 47% de celles qui utilisent les méthodes contraceptives prétendent que la décision a été prise d’un commun accord avec leurs maris. 16% des femmes ont mentionné au cours de l’enquête que la décision d’utiliser la contraception émane principalement de leur conjoint.
Même si l’implication des hommes est constatée dans certaines localités, l’étude a néanmoins révélé une portion d’hommes qui affichent toujours un refus vis-à-vis de la planification familiale. A ce titre, 6% des femmes qui n’utilisent pas actuellement une méthode contraceptive déclarent que cette décision est prise principalement par leur conjoint.
L’enquête a également révélé que les besoins non satisfaits pour limiter les naissances sont de 4%. A en croire Yentema Onadja, membre de l’équipe de recherche du projet PMA, certains facteurs socio culturels non favorables à l’utilisation des méthodes contraceptives sont à la base de ces besoins non satisfaits. « Certaines femmes ont peut-être besoin de retarder ou d’éviter une grossesse mais elles ne le font pas parce qu’elles subissent une pression de la communauté ou du partenaire », a-t-il mentionné.
Quant au choix de l’utilisation des méthodes contraceptives, les femmes mariées optent en majorité pour celles modernes. « 50% des utilisatrices de méthodes contraceptives ont recours à l’implant », a déclaré Yentema Onadja, membre de l’équipe de recherche du projet (PMA) et enseignant chercheur à l’institut supérieur des sciences de la population (ISSP).
Pour ce qui concerne les adolescentes, Yentema Onadja note un manque de connaissance des méthodes contraceptives et un problème de renforcement des compétences de vie. « Si les compétences de vie des adolescentes ne sont pas renforcées, elles auront toujours une attitude et une perception négative vis-à-vis de ce qui vient de la modernité », a-t-il déploré.
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Le taux de prévalence contraceptive moderne (TPCM) parmi les femmes en union est de 28%. Sur les 5 690 femmes enquêtées, 36% ont arrêté l’utilisation des méthodes contraceptives modernes au cours des 12 mois suivant le début de l’utilisation. Et parmi ces cas, 16% l’ont fait par peur des effets secondaires ou pour d’autres raisons liées à la fécondité.
Les résultats de ladite enquête ont été présentés le vendredi 14 août 2020 à Ouagadougou au cours d’un atelier. Le projet performance monitoring for action (PMA) vise à répondre aux besoins changeants des données sur la santé ainsi que sur le développent à travers des approches innovantes et rapides de la collecte de données pour les parties prenantes des pays à moyens revenus. Il a été mis en œuvre au Burkina Faso depuis 2014 par l’institut supérieur des sciences de la population (ISSP) en partenariat avec l’institut Bill et Melinda Gates pour la santé de la reproduction.
Marie Sorgho