La loi sur le quota genre est traduite dans les langues nationales dioula, fulfuldé, gulmatchema, et mooré. Dans l’optique de la rendre accessible à tous les Burkinabè, le cadre de concertation des organisations intervenant sur le genre et la participation citoyenne des femmes a organisé ce jeudi 13 août 2020 à Ouagadougou une cérémonie de remise officielle de cette version audio aux acteurs clés.
Favoriser une large diffusion de la loi sur le quota, c’est l’objectif que s’est fixé le cadre de concertation à travers cette rencontre avec les acteurs clés intervenants sur la question du genre. Et pour réussir ce pari, le cadre de concertation a entamé au préalable une série de plaidoyer ayant abouti à la traduction de ladite loi en langues nationales dioula, fulfuldé, gulmatchema, et mooré en version audio.
« Il est important de rendre la version audio de la loi disponible et accessible à tous les burkinabè. Nous voulons que le droit constitutionnel qui est reconnu à tout un chacun de pouvoir participer à l’animation de la vie politique soit une effectivité », a déclaré Martine Yabré, coordinatrice du cadre.
Dans la même dynamique, Carol Mcqueen, ambassadrice du Canada au Burkina estime que pour une mise en œuvre effective de la loi sur le quota genre, il est nécessaire qu’elle soit propagée et comprise par la population.
« Ces traductions permettront aux personnes qui ne comprennent pas le français mais dont les voix et l’action comptent, d’être aussi informées sur cette loi, d’en être des défenseurs et d’en faire un atout », a laissé entendre Carol Mcqueen.
L’accessibilité des burkinabè à cette loi est désormais le cheval de bataille de certains acteurs intervenant sur la question du genre afin que le quota des 30% de l’un ou de l’autre sexe soit respecté.
« Il est de notre devoir de faire en sorte que les femmes au plus profond du Burkina puissent être sensibilisées à cette loi, qu’elles en sachent la portée », a déclaré Elise Ilboudo, 4ème vice-présidente de l’Assemblée Nationale.
La loi à elle seule ne suffit pas pour que la femme soit prise en compte en matière de politique
La loi sur le quota genre est une mesure d’accompagnement mais un travail doit être fait au niveau personnel. A ce titre, il faut avoir une base électorale, connaitre les stratégies de mobilisation de l’électorat et savoir battre les campagnes. Pour Martine Yabré, il y a un travail de développement personnel à faire chez chaque femme. « Même si on positionne quelqu’un et que cette personne n’a pas de base, il est difficile de se faire élire », a-t-elle déclaré. Il y a par contre des femmes qui ont le potentiel et qui peuvent faire gagner des listes. Dans ce cas de figure, Martine Yabré estime que ces femmes doivent être valorisées.
« Si une femme peut faire gagner une liste, il n’y a pas de raison qu’elle ne soit pas positionnée » a-t-elle mentionné.
Avec l’avènement des élections, Delphine Barry, vice-présidente de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a exhorté les femmes à s’approprier le calendrier électoral pour un meilleur suivi de leur participation et implication avant, pendant ainsi qu’après les élections.
Pour sa part, elle a confié que la CENI prendra toutes les dispositions pour que la loi soit diffusée auprès de tous ses démembrements pour suivi. « La CENI prévoit dans les semaines à venir la formation des démembrements sur ladite loi afin de garantir sa mise en œuvre », a mentionné Delphine Barry.
La loi portant fixation de quota et modalités de positionnement des candidates et candidats aux élections législatives et municipales au Burkina Faso a été votée le 22 janvier 2020 à l’Assemblée Nationale. Les médias seront utilisés comme canaux de vulgarisation de la loi notamment les radios communautaires. Les réseaux sociaux seront mis également à profit en l’occurrence WhatsApp.
Marie Sorgho