Après avoir fait durer le suspense, le candidat démocrate à la Maison Blanche, Joe Biden, a dévoilé ce mardi 11 août sur Twitter le nom de sa colistière pour l’élection présidentielle américaine du 3 novembre. Il s’agit de l’ancienne procureure et sénatrice de Californie Kamala Harris. Un choix historique dans l’écosystème politique américain.
Kamala Harris, 55 ans (dont 27 ans dans le monde judiciaire américain) est devenu ce 11 aout la première femme noire figurant sur un «ticket» présidentiel dans l’histoire des Etats-Unis. A son actif un parcours brillant, digne du meilleur rêve américain malgré des chapitres controversés. Si elle élue aux côtés de Joe Biden en novembre prochain, Kamala Harris deviendra la première femme, mais aussi la première Noire et la première Américaine d’origine asiatique à devenir vice-présidente.
Et pourrait même lorgner la Maison Blanche car Joe Biden, 77 ans, a déjà laissé entendre que s’il était élu, il ne se représenterait pas à un second mandat. Sa dauphine de 55 ans pourrait donc se lancer dans la campagne pour 2024, voire accéder à la Maison Blanche encore plus tôt, s’il arrivait malheur au président démocrate.
Issue d’un père né en Jamaïque et d’une mère née en Inde, Kamala Harris a été candidate aux récentes primaires après seulement un mandat de sénatrice qui lui ont valu de nombreuses comparaisons avec Barack Obama. « Je connais la sénatrice Harris depuis longtemps », a déclaré l’ex-président américain ce mardi pour appuyer le profil de la juriste. « Elle est plus que prête pour le poste. »
Deuxième sénatrice Noire des Etats-Unis
Après deux mandats de procureure à San Francisco (2004-2011), elle avait été élue, deux fois, procureure générale de Californie (2011-2017), devenant alors la première femme, mais aussi la première noire à diriger les services judiciaires de l’Etat le plus peuplé du fédéralisme américain. Puis, en janvier 2017, elle avait prêté serment au Sénat à Washington, s’inscrivant comme la première femme originaire d’Asie du Sud et seulement la deuxième sénatrice noire dans l’histoire américaine !
Ce qu’il faut savoir sur Kamala Harris
Lotus
Elle est née le 20 octobre 1964 à Oakland, son prénom vient du sanscrit et signifie « lotus » (c’est aussi un nom alternatif de la déesse Lakshmi, épouse de Vishnou). Durant son enfance dans la baie de San Francisco, ponctuée de voyages en Inde, Harris fréquente un temple hindou. Adulte, elle deviendra protestante baptiste. Et Doug Emhoff, son mari depuis 2014, est juif, tout comme les deux enfants d’Emhoff, très proches de Harris qu’ils appellent « Momala », un terme qui rime avec le « mamaleh » (« chérie ») affectueux du yiddish.
Shyamala
Sa mère a joué un rôle central dans sa vie. Fille aînée d’une famille de brahmanes du Tamil Nadu (sud de l’Inde), Shyamala part à 25 ans étudier à Berkeley, où elle deviendra chercheuse en cancérologie. Kamala a 7 ans quand sa mère divorce de Donald Harris, un économiste jamaïcain rencontré à Berkeley, en pleine lutte pour les droits civiques. C’est elle qui élève Kamala et sa sœur Maya (qui jouera un rôle important dans la campagne de Hillary Clinton).
Proc de choc
La gauche démocrate lui reproche d’avoir été trop répressive avec les justiciables, et permissive avec les policiers auteurs de bavures. Elle a, de fait, soutenu une loi sévère sur la récidive et tenté de minimiser un gros scandale concernant son bureau. Elle rétorque en rappelant quelques initiatives améliorant les droits des victimes, et met en avant une grande victoire : avoir refusé une offre de 4 milliards de dollars de Wall Street pour aider les victimes de la crise des subprimes, obtenant, au final, 20 milliards de dollars.
First
Si Biden est élu, elle sera la première femme vice-présidente des Etats-Unis. Un « first » de plus dans sa carrière : première femme noire élue procureure générale du district de San Francisco, en Californie (de 2004 à 2011), première femme procureure générale de Californie (de 2011 à 2017), première Indo-Américaine élue au Sénat, première Noire et Indo-Américaine candidate à la vice-présidence pour le compte d’un grand parti.
Source: algerie9; nouvelobs