L’entreprise Zomato a décidé d’offrir dix jours de congés sur l’année à ses employées. Une étape majeure dans le pays.
Le « congé menstruel » se développe en Inde. C’est Zomato, l’équivalent local d’Uber Eats ou Deliveroo, géant de la livraison de nourriture qui saute le pas. Deepinder Goyal, son fondateur et patron, a annoncé samedi que les employées pourraient bénéficier de dix jours de congés par an, soit un peu moins d’un pour chaque cycle menstruel, raconte CNN.
La mesure concerne les femmes, mais aussi les employées transgenres. Une décision prise afin de « favoriser une culture de confiance, de vérité et d’acceptation », selon ses explications.
Si Zomato ne serait pas la première entreprise indienne à sauter le pas, c’est la plus importante à ce jour. Présente dans 24 pays, elle emploie des milliers de personnes. L’annonce a été faite par e-mail aux employés, et ensuite rendue publique. Deepinder Goyal s’attaque aussi à ce qui est un tabou de la société indienne.
« Il ne devrait pas y avoir de honte ou de stigmate attachés à la décision de prendre un jour de congé. Sentez-vous libre de prévenir vos collègues que vous prenez votre congé menstruel ».
Il invite celles qui seraient victime de harcèlement sur le sujet à se faire connaître. En Inde, le sujet des règles est tabou. Dans certaines maisons, les femmes deviennent « impures » et n’ont pas le droit de cuisiner ou de toucher une autre personne. L’État du Bihar, au nord-est du pays, a déjà pris la décision d’accorder deux jours de congés chaque mois pour des « raisons biologiques ».
Le sujet d’un congé menstruel n’est pas inédit dans le monde. Comme l’expliquait L’Obs en 2017, c’est même une réalité dans cinq pays d’Asie. C’est le cas au Japon depuis 1947, les employeurs peuvent déterminer le nombre de jours autorisés et la rémunération éventuelle. L’Indonésie, la Corée du Sud ou encore Taïwan sont aussi concernés, avec une efficacité très variable d’un pays à l’autre. En Europe, l’Italie avait aussi envisagé le sujet en 2017.