Deux énormes explosions ont provoqué mardi 4 août 2020 des scènes de dévastation, faisant plus de 100 morts et des milliers de blessés dans la capitale libanaise. Les autorités libanaises pointent du doigt une cargaison de nitrate d’ammonium.
Le port de Beyrouth a été le théâtre hier d’une catastrophe ressentie à des kilomètres à la ronde. Les secouristes tentent mercredi 5 août de retrouver des victimes au milieu des immeubles éventrés, au lendemain des deux énormes explosions qui ont fait plus de 100 morts et des milliers de blessés, selon un bilan provisoire de la Croix Rouge libanaise. « Nos équipes poursuivent leurs recherches et opérations de secours dans les zones environnantes », a ajouté l’organisation dans un communiqué.
La capitale libanaise, déclarée ville « sinistrée », s’est réveillée sous le choc, après ces explosions dont le souffle a été ressenti jusque sur l’île de Chypre, à plus de 200 kilomètres de là. Celles-ci ont été tellement puissantes qu’elles ont été enregistrées par les capteurs de l’institut américain de géophysique (USGS) comme un séisme de magnitude 3,3.
« C’était comme une bombe atomique. J’ai tout vu (dans ma vie), mais rien de tel », a témoigné Makrouhie Yerganian, un professeur à la retraite qui vit depuis plus de 60 ans en face du port. Même des Casques bleus ont été grièvement blessés à bord d’un navire amarré dans le port, selon la mission de l’ONU au Liban. Dans l’épicentre de l’explosion, le paysage reste apocalyptique : les conteneurs ressemblent à des boîtes de conserve tordues, les voitures sont calcinées, le sol jonché de valises et de papiers provenant des bureaux avoisinants, soufflés par l’explosion.
Un stock de nitrate d’ammonium pointé du doigt
Des secouristes, épaulés par des agents de sécurité, ont cherché toute la nuit des survivants ou des morts coincés sous les décombres. Pour l’heure, le dernier bilan du ministère de la Santé est d’au moins 78 morts et près de 4.000 blessés, mais il pourrait s’alourdir dans la journée. Les hôpitaux de la capitale, déjà confrontés à la pandémie de Covid-19, sont saturés.
Le Premier ministre Hassan Diab a décrété mercredi jour de deuil national et a promis que les responsables devraient « rendre des comptes ». Le gouvernement pointe du doigt une cargaison de nitrate d’ammonium stockée « sans mesures de précaution » sur le port. « Il est inadmissible qu’une cargaison de nitrate d’ammonium, estimée à 2.750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution. C’est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire », a déclaré le Premier ministre devant le Conseil supérieur de défense, selon des propos rapportés par un porte-parole en conférence de presse.
Source: rtl.fr
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