L’extension de la gratuité des services de planification familiale au Burkina Faso était au cœur des échanges ce vendredi 24 juillet 2020 sur la page Facebook BNN II-ya paale avec la participation du Dr Boezemwende Kaboré/Ouoba.
Organisé par le projet Billi Now Now, cette interview en Facebook live s’inscrit dans un souci d’informer les jeunes de la politique d’extension des soins en planning familial. « L’information est capitale quand il s’agit de santé sexuelle et reproductive », affirme Sanata Toé, la modératrice des échanges.
Prise en décembre 2018 par le Président du Faso, Rock Kaboré, la mesure de gratuité de la planification familiale vise à réduire la mortalité maternelle et à améliorer les indicateurs de santé peu reluisants. Si le décret concernant cette mesure a été signé le 23 janvier 2019, la phase pilote, elle, a démarrée le 24 juin de la même année. L’extension de la gratuité est intervenue à l’échelle nationale le 01 juillet 2020.
« Cette mesure vient compléter la gratuité des soins des femmes et des enfants qui est en vigueur depuis 2016 », indique le Dr Boezemwende Kaboré/Ouoba, secrétaire technique accélération transition démographique (ST-ATD). Si l’on en croit ses propos, la gratuité est certes effective sur tout le territoire national depuis début juillet mais son application sera progressive. « C’est tout un processus ; les acteurs ne vont pas démarrer au même moment mais progressivement tout le monde va rentrer dans cette gratuité », note le Dr Kaboré/Ouoba.
L’extension de la gratuité des services de planification familiale concerne les formations sanitaires publiques ainsi que le niveau communautaire. Pour ce qui est des structures sanitaires privées, la gratuité passe par la signature d’une convention avec le ministère de la santé. La mesure cible la population sexuellement active. « Les bénéficiaires sont les personnes sexuellement actives indépendamment de leur statut social donc les jeunes sont pris en compte », souligne la secrétaire technique.
La précocité des rapports sexuels, l’un des facteurs du cancer du col de l’utérus
Au sujet de la gratuité, les jeunes billis et leurs followers ont saisi l’occasion du live Facebook pour mieux comprendre son impact sur la jeunesse. L’invitée du jour, le Dr Kaboré/Ouoba n’a pas manqué de répondre à toutes les questions mais aussi de prodiguer des conseils.
« Vous êtes aptes à acheter des mégas pour naviguer, regarder tout ce que vous voulez sur internet mais vous n’êtes pas prêt à prendre 50 franc pour vous acheter un préservatif », dénonce-t-elle. « Il était donc question que cette gratuité s’adresse d’abord à la jeunesse », ajoute-t-elle.
« Une jeune fille de 15 ans qui se rend dans un centre de santé peut-elle bénéficier de cette gratuité ? », interroge Sanata Toé
Selon le Dr Kaboré/Ouoba, les indicateurs montrent que les femmes en âge de procréer ont entre 15 et 49 ans. Lorsqu’une jeune fille se rend dans un centre de santé pour bénéficier de la gratuité, le professionnel de santé va d’abord s’assurer qu’elle est sexuellement active. Si c’est le cas, la mesure s’applique. « Si elle ne l’est pas et qu’elle est très jeune, on échange pour repousser le plus possible le premier rapport sexuel », explique la ST-ATD. « On connaît les conséquences liées à ça notamment le cancer du col de l’utérus dont un des facteurs de risques est la précocité des rapports sexuels » poursuit-elle.
La gratuité des services de planification familiale concerne l’ensemble des méthodes contraceptives, les services et les soins. Le Dr Kaboré/Ouoba exhorte la jeunesse à faire les bons choix en ce qui concerne leurs sexualités. « L’Etat fait des efforts pour que tout ce qui est de l’accessibilité financière soit levé, maintenant les autres aspects sont des choix. A vous de choisir ! »
Initiateur du live Facebook, le projet Billi Now Now est une campagne qui prône le bien-être des jeunes et des adolescents. Il se veut être un moyen par lequel les jeunes prendront en charge leur santé, leur culture et leur destinée.
« Si nous, nous allons sur le terrain, que nous entrons en contact avec les jeunes, c’est pour éviter que l’un d’entre eux n’hypothèque son avenir. Les billis sont là pour sensibiliser et motiver les jeunes à un comportement responsable et pour un avenir radieux. » clame Parfait Gansonré, membre de Billi Now Now.
Faridah DICKO