C’est parti pour le projet « Wékré ». Premier du genre, l’évènement a réuni 50 artistes plasticiens burkinabè autour d’un objectif commun : Donner leur vision du monde de demain. La cérémonie de lancement de l’activité s’est tenue ce mercredi 22 juillet 2020 à Ouagadougou sur l’avenue de l’indépendance.
Signifiant éclosion en langue mooré, le projet « Wékré » est l’initiative des ateliers Maaneere et Buudu production en collaboration avec des associations professionnelles du domaine des arts plastiques. Le projet « Wékré » se veut être un canal de visibilité pour les artistes plasticiens du Burkina sur le plan national.
« L’art plastique vend beaucoup le nom du Burkina à l’étranger mais c’est le plus discret ici. On parle beaucoup des autres secteurs mais très peu de l’art plastique », indique Aboubacar Sanga, l’un des initiateurs du projet.
Le rôle de l’art dans la cohésion sociale, dans la société et dans l’économie du pays reste aussi ignoré par les burkinabè. Selon les initiateurs de « wékré », le domaine artistique est vu au Burkina comme étant réservé à une frange de la population ou à un public étranger. La plupart des artistes burkinabè restent donc méconnus chez eux.
Face à cette situation amplifiée par la pandémie de la covid-19, les artistes plasticiens ont décidé de réagir. A l’unisson, ils vont donc faire connaitre leurs créations, faire vivre leur art et apporter leur contribution à la renaissance après l’arrêt.
A travers la peinture, la photographie, la sculpture/design, la caricature, le graffiti, les artistes plasticiens burkinabè entendent offrir leur vision du monde de demain. Sur la cinquantaine d’artistes plasticiens qui exposent leurs œuvres, sept (07) sont des femmes. Deux d’entre elles se sont confié au micro de Queen mafa.
« L’art fait partie de notre quotidien » Salimata Kaboré
Au Festival Wékré, Salimata Kaboré est venue présenté des tableaux et des sculptures en fer qui font référence à la naissance, aux rêves, à la forêt ainsi qu’à la princesse Yennenga pour qui, elle a une grande admiration. « J’ai aussi écrit un texte pour Yennenga et je lui dédie ces œuvres », explique-t-elle.
Pour Salimata Kaboré, le festival Wékré vient démontrer l’importance de l’art au Burkina Faso et la nécessité de promouvoir ce secteur. C’est pourquoi, elle espère que le festival se poursuivra. « L’art fait partie de notre vie quotidienne, il est un bon moteur de bien-être donc il faut qu’on continue à le valoriser et à le promouvoir », souligne l’artiste.
A quelques pas de Salimata Kaboré, sa consœur Mariam Sougué peint une toile sur la maladie à coronavirus. Si l’on en croit les propos de l’artiste peintre, l’art est ce qui a fait tenir le monde pendant le confinement provoqué par la covid-19. « Le cinéma, la danse, les contes, la peinture et la comédie que les gens suivaient sur le net leur a permis de ne pas craquer pendant la Covid-19 », note Mariam Sougué.
Tout en saluant l’initiative « wékré » qui met en lumière les artistes plasticiens et leurs œuvres, Mariam Sougué exhorte les bailleurs de fonds à soutenir davantage le domaine artistique. « Quand il y’a des initiatives de ce genre, les gouvernants et les bailleurs de fonds ne doivent pas hésiter à les soutenir », clame-t-elle.
Parrainé par l’ancien ministre de la culture Mahamoudou Ouédraogo, Wékré se poursuit jusqu’au 26 juillet 2020 au parc urbain Bangréweogo.
Faridah DICKO