En vue d’encourager les femmes et les jeunes filles à jouir pleinement de leur droit, la ministre en charge de la femme leur a exhorter à se faire établir une carte nationale d’identité burkinabé. A l’occasion, elle a adressé un message à l’autre moitié du ciel ce vendredi 19 juin 2020 à Ouagadougou.
Sur 8 879 233 personnes qui ont établies leur CNIB, seulement 3 931 557 sont des femmes selon les statistiques de l’office national d’identification (ONI) à la date du 5 février 2020.
A en croire Marie Laurence Ilboudo , ce constat se justifie par la méconnaissance de l’importance de la CNIB, le coût de l’établissement de ce document, la distance des lieux d’établissements et des lieux de résidence des bénéficiaires.A cela s’ajoute les pesanteurs sociales culturels, l’absence d’acte de naissance ou la perte d’acte de naissance.
De son point de vue, l’absence d’une carte nationale d’identité constitue une violation des droits fondamentaux de la femme et de la jeune fille car elle fait partie des documents d’état civil attestant de l’existence juridique d’une personne. « Le manque de CNIB a des répercussions sur la jouissance de certains droits de la femme privant ainsi la possibilité d’accomplir d’actes légaux nécessaires à leur vie civile, matrimoniale, administratif, politique, et économique », a mentionné Marie Laurence Ilboudo.
Aussi, le processus d’autonomisation économique et sociale de la femme et de la jeune fille est difficilement réalisable sans le document de base sur leur statut, a-t-elle précisé. Au regard de tout cela, le ministre a exhorté les femmes et les filles à saisir l’opportunité des différentes campagnes lancées par l’ONI pour se faire établir leur carte nationale d’identité, gage d’effectivité de droit civil.
La carte nationale d’identité est le premier acte qui atteste du droit fondamental de la personne d’exister, a déclaré le ministre en charge de la femme. A cet effet elle confie qu’il faut que les femmes existent et soient prises en compte dans les politiques et programmes établis par la personne qu’elles élisent.
Elle a attiré l’attention des femmes sur le fait qu’aucune loi ne viendra positionner les femmes mais c’est leur implication qui obligera le politique à les positionner. « Le positionnement se verra prendre par la force de notre persuasion », a-t-elle conclut.