« Assurer l’accès à un système judiciaire mieux adapté aux enfants en Afrique » : c’est sous ce thème que se tient la 30ème journée de l’enfant africain (JEA). La cérémonie de commémoration s’est déroulée ce mardi 16 juin 2020 à Ouagadougou sous la présidence de Marie Laurence Ilboudo/Marchal, Ministre en charge de la famille.
Commémorée conjointement avec le 30è anniversaire de la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, cette édition est axée sur la situation des jeunes garçons et filles en conflit avec la loi. Il ressort de multiples constats, qu’à travers le monde, des enfants sont régulièrement mis en détention. Dans de nombreux cas de justice, ces enfants sont traités comme des adultes. Le thème « assurer l’accès à un système judiciaire mieux adapté aux enfants en Afrique » pose le postulat selon lequel, sans une garantie de l’accès à la justice, tout engagement pris en matière de protection des droits de l’enfant restera au stade de promesse.
Assurer l’accès à une justice adaptée aux enfants dans un contexte de crise sécuritaire au Burkina Faso
S’inscrivant en droite ligne de la note d’orientation de l’Union Africaine, le Burkina Faso se propose de réfléchir sur le thème « assurer l’accès à une justice adaptée aux enfants dans un contexte de crise sécuritaire au Burkina Faso ». A travers ce choix, le gouvernement burkinabè entend contribuer à l’accès à une justice adaptée aux enfants dans un contexte de crise sécuritaire au Burkina Faso. « Notre pays est confronté au défi de l’accès des enfants à la justice adaptée à leur situation », explique Marie Laurence Ilboudo/Marchal, Ministre de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire. Selon elle, ce défi se pose avec plus d’acuité en raison du contexte national. Suivant les données du SP/CONASUR, à la date du 07 juin 2020, le Burkina Faso enregistre 921 471 personnes déplacées internes dont plus de 55% sont des enfants. « Cette situation nécessite à n’en point douter l’accroissement des mesures de protection envers ces enfants », indique la Ministre en charge de la famille.
« Votre avenir est entre vos mains », Anne Vincent
Si l’on en croit les propos de la représentante de l’UNICEF, Anne Vincent, le Burkina Faso se distingue des autres pays par le relatif faible du nombre d’enfants en détention. « Sur près de 10 000 personnes détenues, on compte 106 enfants » souligne-t-elle.
La représentante de l’UNICEF note également que le Burkina Faso se distingue par le fait que les enfants en détention sont séparés des adultes du fait de l’existence de quartiers de mineurs dans les centres de détention. « Beaucoup de pays sont loin, très loin de ce premier geste de respect du droit de l’enfant », clame Anne Vincent.
A l’endroit des enfants, la représentante de l’UNICEF dit : « votre présent et votre avenir est entre vos mains ». Elle les exhorte donc à relever les nombreux défis auxquelles ils seront confrontés afin de devenir des citoyens responsables.
Célia Ouédraogo, la représentante des enfants a pour sa part lancer le message suivant aux autorités : « Pour mes camarades et moi, une justice adaptée aux enfants est avant tout celle qui nous considère comme des enfants et tient compte de notre condition d’enfant. C’est également une justice qui donne plusieurs autres possibilités aux enfants de grandir et de s’épanouir convenablement en étant loin des murs de la prison ».
En rappel, la journée de l’enfant africain(JEA) est célébrée en mémoire des enfants de Soweto, victimes le 16 juin 1976, d’une répression sans précédent lors d’une protestation contre la mauvaise qualité d’éducation qu’ils recevaient.