Le gouvernement du Burundi a annoncé ce
mardi « le décès inopiné » de Pierre
Nkurunziza, président sortant du Burundi,
survenu lundi 8 juin à l’hôpital du
Cinquantenaire de Karuzi, à la suite d’un
« arrêt cardiaque ».
Dans la nuit de samedi à dimanche, Pierre
Nkurunziza « a senti un malaise et s’est vite
rendu à l’hôpital de Karuzi pour se faire
soigner ». Mais si, selon le communiqué
officiel, « son état de santé s’est amélioré » le
dimanche, il a été victime d’un arrêt
cardiaque dans la matinée du lundi.
« Une réanimation immédiate a été entreprise
par une équipe multidisciplinaire de médecins
pendant plusieurs heures avec une
assistance cardio-respiratoire », précise le
gouvernement burundais. Mais « l’équipe
médicale n’a pu récupérer le patient ».
Décédé à 55 ans, Pierre Nkurunziza laisse derrière lui un
pays parmi les plus pauvres au monde. L’histoire du
Burundi restera d’ailleurs fortement liée à la personne du
défunt président qui était régulièrement accusé de
violations de droits de l’homme.
Elu à la tête du Burundi en 2005, celui qui gouvernait
« selon les commandements du Seigneur » avait été réélu en
2010 avant de décider de briguer un troisième mandat à la
Présidence de la République en 2015, en violation de
l’article 96 de la Constitution du Burundi. A partir de cet
instant, le pays a basculé dans une série de violences
meurtrières qui ont fait passer l’ancien professeur de sport
au rang de dictateur pour l’opinion publique internationale.
En juin 2018, le désormais feu président a annoncé à la
surprise générale qu’il ne sera pas de nouveau candidat à
l’élection présidentielle de 2020, bien que la modification
de la Constitution du pays lui offrait la possibilité de diriger
le pays jusqu’en 2034. L’élection en mai, d’Evariste
Ndayishimiye son successeur, a confirmé l’intention de
l’ancien chef d’Etat de ne pas briguer un nouveau mandat.
Pour l’instant, aucune précision n’a été donnée quant à
l’organisation de l’intérim de Pierre Nkurunziza, en
attendant l’investiture du nouveau président en août
prochain. Un deuil national de 7 jours a été décrété.
Source: Jeune Afrique, Ecofin