S’il y’a bien une série dont on parle ces dernières semaines c’est celle-là : maitresse d’un homme marié. La télé novelas made in Sénégal relate le vécu des femmes africaines en abordant les différents problèmes auxquels elles font face au quotidien.
Maitresse d’un homme marié est une série sénégalaise mise en scène par la réalisatrice Kalista Sy. La saison 1 et 2 sont disponibles sur YouTube en langue wolof. La version française de la saison 1 passe sur la chaine de télévision A+ depuis le 30 janvier 2020. Le film raconte le vécu des femmes africaines et leur rôle dans la société. Il aborde des thèmes comme la polygamie, les violences conjugales, le viol, le mariage forcé, la sexualité, l’adultère, … Pleurs, rires, crises de jalousie, colère, tromperie, tendresse, tout est au rendez-vous.
La série a du succès auprès du public burkinabè en général et des femmes en particulier. Pourquoi la gent féminine est autant intéressée par ce film ? Quelques fans burkinabè ont donné leurs versions.
Ce qu’en disent les cinéphiles burkinabè !
Carine Rouamba : je regarde cette série parce qu’elle parle de nos réalités, de notre culture. La série sensibilise également sur l’importance des psychologues. Il y’en a qui, pour le moindre problème ont recours à des marabouts alors que les psychologues sont mieux placés. Mon personnage préféré, c’est Lala à cause de la situation qu’elle traverse.
Amina Dicko : je préfère de loin la série maitresse d’un homme marié aux télé novelas parce qu’elle relate mieux nos réalités. Le personnage que j’apprécie le plus c’est Djalika. Elle a longtemps été dans un mariage pour sauver les apparences mais quand elle a compris que c’était toxique pour elle et ses enfants, elle a su dire stop. Maintenant elle essaie de se reconstruire et c’est une belle leçon.
Fatim Ly : la série montre les situations que beaucoup de personnes vivent au quotidien en Afrique. C’est plus intéressant que les télé-novelas qui décrivent un mode de vie qui n’est pas le nôtre. Celle qui m’a marqué dans le film, c’est Lala. Son personnage reflète une femme battante et soumise. Elle se donne à fond pour le bonheur de son couple.
Rasmané Ouédraogo : j’aime cette série parce qu’elle est originale, la culture africaine et le respect des mœurs sont mis en exergue. Je comprends facilement le message que le réalisateur veut faire passer et je ne suis pas gêné de suivre la série avec des enfants parce qu’il n’y a pas de scènes érotiques comme pour les novelas.
Quand la série devient une source de clash sur internet
Depuis sa diffusion en français sur A+, la série suscite de nombreuses réactions. Sur les réseaux sociaux, des groupes et des pages sont créer pour « s’affairer » sur les aventures de Lala, Marème, Djalika, Dior et Racky. Des clans se sont formés : les femmes mariées contre les célibataires. Les pros-Lala défendent les valeurs du mariage, de la famille tout en répugnant le comportement des maitresses. Les fans de Marème, elles trouvent que cette série vient à point nommé pour faire descendre les femmes mariées de leur piédestal. En lisant, les commentaires sur certains forums de discussion en ligne, on se rend tout de suite compte que chacune (les femmes) profite de la série pour attaquer l’autre camp.
Dans un entretien accordé au journal « le monde », Kalista Sy, la scénariste a expliqué n’avoir aucune intention de bousculer les codes, mais la volonté de pousser à la réflexion. « Marème est la seule de la série qui pose problème, parce qu’elle est entière, non conventionnelle et représente cette part de nous, audacieuse, que nous préférons cacher. Elle a été créée pour le débat et ça marche », explique-t-elle.
Synopsis :
Maitresse d’un homme marié raconte le quotidien de cinq femmes dans la société sénégalaise actuelle.
Marème Dial, une jeune sénégalaise, entretient une liaison avec Cheikh Diagne, un homme marié. L’épouse de celui-ci, Lalla Ndiaye est l’archétype de la femme traditionnelle soumise. Marème parvient à ses fins en devenant la coépouse de Lala.
Djalika Sagna est une femme active tant au travail que dans son foyer. Elle fait face à la violence de Birame, son mari alcoolique et irresponsable. Dior Diop, la meilleure amie de Djalika, a été victime d’un mariage forcé. Elle a fui son foyer et travaille comme serveuse dans un bar. Enfin, il y’a Racky Sow, une jeune femme financièrement indépendante qui travaille sur un chantier. Elle a subi un viol lorsqu’elle était enfant et cherche à faire la lumière sur cette affaire.
Personnages :
Marème (joué par l’actrice Khalima Gadji) : elle est la maitresse de l’homme marié. Ce statut dont elle ne voulait pas au début, elle l’assume quand elle rencontre Cheick Diagne. Amoureuse de lui, elle aspire désormais à devenir Madame Diagne.
Lala (Ndeye Binta Leye) : Mariée et mère d’une petite fille, le bien-être de sa famille passe avant tout. Ce qui ne l’empêche pas d’être une femme d’affaire coriace qui gère d’une main de maitre son business. Soumise et dévouée à son époux, Lala croit dur comme fer que Cheikh Diagne, son Al Jannah, n’est intéressé par aucune autre femme. Lorsqu’elle apprend l’existence de Marème, elle tombe des nues.
Djalika (Ndiaye Ciré Ba) : Entre ses enfants, son travail et sa vie de couple, elle n’a aucun répit. Son époux Birame lui en fait voir de toutes les couleurs. Lorsque celui-ci finit par lever la main sur elle, Djalika décide que c’est la goutte d’eau de trop. Divorcée, elle doit affronter le regard de la société qui ne comprend pas qu’une femme mariée et mère de famille accepte de quitter son foyer.
Dior (Khadidiatou Bah) : C’est une jeune femme indépendante qui ne supporte pas les clichés et veut s’imposer sans avoir besoin qu’on lui rappelle qu’elle est une femme. Principal soutien de Djalika, Dior finit par tomber amoureuse de Birame, l’ex-époux et père des enfants de sa meilleure amie. En se mariant à Birame, a-t ’elle signé la fin de son amitié avec Djalika ?
Racky (Esther Ndiaye) : Ayant grandi sans son père, elle a été éduquée par une mère avec qui elle a une relation difficile. Racky n’a qu’un seul rêve avoir suffisamment d’expérience pour un jour créer sa propre société de BTP. Les hommes, elle n’y pense pas jusqu’à ce qu’elle rencontre Moustapha, le chef maçon du chantier, un brin énervant et tellement séduisant.
La saison 1 de la série continue son bonhomme de chemin sur A+ et la scénariste promet l’entrée en scène d’une autre maîtresse avec une histoire beaucoup plus rocambolesque dans la suite.
Djamy D