A travers la chronique « yas’mine diet » qu’elle anime chaque semaine sur Queen Mafa,Yasmine Zerbo propose aux lectrices et lecteurs des astuces pour une meilleure alimentation afin de rester en bonne santé.Fidèle à son combat pour l’intégration de la diététique dans les structures hospitalières,la diététicienne dans cette interview, plaide pour l’intégration de la diététique dans la stratégie de prise en charge des malades du Covid-19.
Le monde entier en général et le Burkina Faso en particulier est éprouvé par la maladie à Coronavirus. Quel peut être le rôle de la diététique dans la lutte contre cette pandémie ?
Le diététicien joue un rôle important dans les structures hospitalières. Il est chargé de composer les menus et s’assurer que le patient a bien mangé. La diététique est incontournable dans la prise en charge des patients du covid-19 . J’invite la cellule de riposte à intégrer une stratégie de prise en charge diététique pour superviser la qualité des repas proposés aux patients. Cette doléance n’est pas seulement pour ceux qui présentent des cas moins sévères. Elle est aussi pour ceux qui sont en réanimation car ils ont besoin de bien manger pour lutter contre la dénutrition hospitalière.
« Les patients ne meurent pas souvent par manque de traitement mais parce qu’ils mangent mal »
Y a-t-il une alimentation à observer pour prévenir la maladie ?
C’est vrai que le traitement joue un grand rôle mais le patient a besoin de bien manger parce que les médicaments affaiblissent les organes. Si le patient n’est pas bien alimenté, il peut tomber dans la dénutrition. Les patients ne meurent pas souvent par manque de traitement mais ils meurent parce qu’ils mangent mal.
Il faut booster son système immunitaire. Cela signifie qu’il faut manger bien, avoir une alimentation enrichie en légume et en fruit. Il y a de la vitamine A, C, E, les complexes B, et le zinc, qui peuvent aider à booster le système immunitaire pour prévenir la maladie. Les fruits et légumes contiennent assez de sels minéraux et d’antioxydants qui peuvent contribuer à prévenir le coronavirus. Aussi, le moringa est le diamant vert qui contient toutes les valeurs nutritives possibles pour renforcer le système immunitaire. Le citron, le gingembre, l’ail, le curcuma, le yaourt, les fruits du baobab, le tamarin sont autant de fruits et aliments qui peuvent aider dans le cadre de la prévention.
Comment doit se faire la prise en charge nutritionnelle des malades du covid-19 ? Y’a t-il un régime particulier à suivre ?
On ne peut pas imaginer un régime à tout hasard. La nourriture doit être servi en fonction des pathologies. Les repas ne doivent pas être standards, ils doivent être personnalisés et adaptés à chaque pathologie. Il y a des patients qui sont diabétiques, hypertendus, dialysés, cancéreux et ils ne peuvent pas manger ce que les autres malades mangent.
Pour ceux qui présentent des troubles moins graves, on peut leur servir des repas équilibrés, variés et sains. En plus des céréales et des protéines, ils doivent prendre assez de légumes et de fruits pour les aider à guérir vite en plus des médicaments.
Pour ceux qui ont des troubles respiratoires, il faut des soupes hyper protéinées, hyper vitaminées pour les alimenter par sonde, par système de gavage si toutefois le tube digestif est normal. Au cas où le tube digestif ne serait pas fonctionnel, l’alimentation par voie intraveineuse serait alors indiquée.
Je me porte volontaire pour appliquer ma spécialité afin d’aider les patients à surmonter ce mal
Existe-t-il d’autres aspects importants au-delà de l’alimentation?
C’est vrai que les médicaments ainsi que la diététique jouent un grand rôle dans la prise en charge des malades mais il ne faut pas occulter le volet psychologique. Le patient doit être mis en confiance, il faut l’aider à comprendre que la maladie n’est pas une fatalité. Il faut motiver et rassurer le patient qu’après le covid-19, il n’y a pas de séquelles.
Vous en tant que diététicienne comment apportez-vous votre contribution dans cette lutte ?
Je lutte pour l’intégration de la diététique dans les structures hospitalières. Je me porte volontaire pour appliquer ma spécialité afin d’aider les patients à surmonter ce mal.
Marie Sorgho