Une quarantaine d’animateurs para-juristes prennent part à un atelier de formation sur les droits en Santé Sexuelle et Reproductive (SSR). Initiée par l’Organisation pour de Nouvelles Initiatives en Développement et Santé (ONIDS) avec le soutien financier de Safe Abortion Action Fund (SAAF), cette activité qui se tiendra du 28 février au 3 mars 2020 à Ouagadougou vise à améliorer les aptitudes des participants sur la SSR.
« Aucune femme ou fille ne doit mourir à la suite d’un avortement clandestin ignorance », tel la conviction de l’Organisation pour de Nouvelles Initiatives en Développement et Santé (ONIDS) . Or selon les statistiques l’avortement est l’une des principales causes de décès maternel. Plusieurs femmes meurent du fait des pratiques clandestines suite à des grossesses non désirées alors qu’elles auraient pu bénéficier l’avortement médicalisé et sécurisé si elles avaient une bonne connaissance de leur droit .
En rappel, la loi autorise l’avortement dans les conditions suivantes : Les grossesses issues de viol, les grossesses issues d’inceste, quand la vie et la santé de la mère est en danger et quand le fœtus souffre d’une malformation. Aussi, le Burkina a signé et ratifié le protocole à la charte Africaine relatif aux droits des femmes (dit protocole de Maputo) dans lequel lorsque la grossesse met en danger la santé mentale de la fille/femme ( art 14.2.c) puis lorsque la grossesse survient après l’agression sexuelle de la victime, ces dernières peuvent jouir de leurs droits.
C’est donc dans l’objectif de renverser la tendance que l’ONIDS, a initié une formation sur le cadre juridique de l’avortement au profit des, de ses volontaires, ses collaborateurs de santé ainsi que ses points focaux éducateurs. Ces acteurs devront ainsi contribuer a vulgariser les lois nationales sur les droits en SSR afin qu’aucune fille ne meurt par la pratique clandestine de l’avortement.
Au cours de cette première session de formation qui va durer 5 jours, les para-juristes seront informés sur l’ampleur des décès liés aux avortements clandestins et les mesures du Ministère de la santé pour la promotion et la protection de la SSR au Burkina.
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Selon Cécile Thiombiano , la présidente du Conseil d’administration de l’ONID cette formation permettra à tous d’avoir des connaissances harmonisées et uniformes sur le cadre juridique et institutionnel des droits en santé sexuelle et reproductive » . Une fois formés, les participants sont encouragés à vulgariser au niveau communautaire et dans 33 villages, les textes juridiques nationaux, régionaux et internationaux que le Burkina a élaboré et ratifié en matière de SSR.
Cette action devra permettre de réduire l’ampleur des grossesses non désirées, des complications et des décès liés aux cas d’avortements provoqués clandestins. Toute chose qui devra favoriser l’accès des jeunes filles et femmes aux services et soins pré et post-avortement de qualité dans les cas prévus par la loi.
Composé d’encadreurs scolaires de 08 établissements, des points focaux de 04 centres de coutures, des sages de CSPS périphériques de Ouagadougou et des membres associatifs de ONIDS, ces 20 animateurs para-juristes devront à l’issue de la formation contribuer à la mise en œuvre du projet dénommé réduction des grossesses non désirées de la stigmatisation et les avortements clandestins (projet RéducSac). Leur contribution est attendue au niveau de l’information et de la sensibilisation des jeunes filles et femmes sur les conditions et procédures légales d’accès à l’avortement sécurisé.
Marie Sorho