Les femmes bénéficiaires du projet Parcours Form’Action ont restitué les résultats de leur formation à travers la présentation d’une pièce de théâtre dénommée « Pulungo », une pièce de théâtre qui relate l’histoire de Bintou, une jeune orpheline. Cette pièce à été présentée au Théâtre Soleil dans la soirée du 28 février 2020.
Venues de Pô, de Koupéla, de Ouahigouya et d’autres villes du Burkina, elles sont une dizaine de femmes à avoir été formées en art de la scène. Pendant deux mois, elles ont appris l’utilisation des objets au théâtre, l’expression vocale, la dramaturgie et l’improvisation ainsi que le théâtre de mouvement et corporel. Les participantes ont également été initiées à la création à travers la mise en scène basée sur la situation dramaturgique.
« C’était un moment de partage d’expériences entre les professionnels et ces dames », se réjouit Ildevert Méda, l’un des formateurs.
Devant un parterre d’acteurs du domaine théâtral et des spectateurs venus les encourager, les participantes ont présenté le résultat de leur formation à travers un spectacle dénommé « Pulungo ».
« Pulungo », une fenêtre ouverte sur les conditions de vie des femmes dans notre société.
Signifiant destin en langue mooré, « Pulungo » est une pièce de théâtre qui relate l’histoire de Bintou, une jeune orpheline en quête d’un meilleur avenir. Employée comme vendeuse de gâteaux, Bintou est chassée par sa patronne, après avoir brisé la vitre contenant la marchandise. Elle se retrouve alors à la rue. Là, elle erre jusqu’à ce qu’elle rencontre une dame qui l’accueille chez elle et la prend sous son aile. Cette dernière mariée depuis plusieurs années n’arrive pas à avoir d’enfants. Quelques mois plus tard, Bintou tombe enceinte du mari de sa bienfaitrice et devient ainsi sa coépouse.
Malheureusement, elle décède en donnant naissance à une fille. Prénommée Awa, elle est élevée par son père et la coépouse de sa mère. Des années plus tard, ceux-ci meurent tous les deux. La petite Awa va alors vivre avec sa grand-mère qui, étant trop âgée, n’arrive pas à subvenir à leurs besoins. Awa décide alors d’aller chercher du travail et comme sa mère avant elle, elle se retrouve à vendre des gâteaux. Le cycle reprendra-t’il ?
Au-delà de l’histoire de la jeune orpheline, le spectacle fait ressortir les conditions de vie des femmes dans notre société. A la fin de la pièce, les spectateurs ont fait un standing ovation aux comédiennes, preuve qu’elles ont réussi la restitution de leur formation.
« Ce que nous avons présenté ce soir comprend tout ce que nous avons appris ces deux derniers mois. » explique Albertine Kouama, l’une des bénéficiaires de la formation. Bien qu’elle sorte d’une école théâtre, Albertine a tenu à prendre part à la formation parce qu’elle estime qu’on ne finit pas d’apprendre. « Il faut toujours expérimenter avec les autres. Ce qu’on a ne suffit pas » souligne-t-elle.
Initiée par la fédération Cartel, le projet Parcours Form’Action a été entièrement financé par le Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT). Le projet vise à accompagner les praticiens des arts du spectacle en leur faisant bénéficier des expériences acquises dans les différentes pratiques artistiques. La spécificité de la présente formation c’est qu’elle ne s’adresse qu’aux femmes. Cela traduit la volonté des initiateurs d’offrir un cadre d’expression à ces femmes artistes qui se retrouvent dans un milieu majoritairement dominé par les hommes. Au terme du spectacle, les participantes ont reçu chacune une attestation.
Faridah DICKO