L’opposition politique burkinabè (CFOP/BF) était face aux hommes et femmes de média ce mardi 18 février 2020 pour sa traditionnelle conférence de presse. Les échanges ont porté sur la question sécuritaire, la politisation du Médiateur du Faso et la délivrance de carte nationale d’identité par des personnes privées.
L’attaque terroriste ayant occasionné 24 morts et 18 blessés dans la province de Yagha a été le premier point de cette rencontre avec les journalistes. L’opposition politique déplore le massacre des fidèles chrétiens dans ladite localité et invite le gouvernement à sécuriser les lieux de culte et les autres lieux de rassemblements public. Le CFOP suggère également à l’Etat de mettre en place un cadre qui regroupe les différents acteurs religieux pour œuvrer à déstabiliser les conflits inter-religieux.
« Il est aussi nécessaire que le gouvernement crée un observatoire national des libertés religieuses, composé des éminences grises des principales religions, pour veiller à ce que les ennemis, par des stratégies de communication et de manipulation bien conçues, ne parviennent à créer un affrontement inter-religieux. » a déclaré Jean-Hubert Bazié, président du parti l’Espoir.
Abordant le sujet sur l’immixtion du médiateur du Faso dans les affaires politiques, l’opposition politique estime qu’une confusion s’est installée de par l’activisme politique de Saran Séré Sérémé en faveur de son parti et celui de la majorité au détriment de son poste de médiateur. Évoqué au préalable par le président du parti Burkina Yirwa dans une lettre ouverte, ce dernier a interpellé le Chef de l’Etat de rappeler Saran Séré à l’ordre par rapport à son activisme politique qu’il estime contraire à son statut de médiateur du Faso.
Délivrer des CNIB aux populations est un devoir de l’Etat
Concernant la délivrance de CNIB, l’opposition politique dénonce des malversations commises par des personnes privées. Elle indexe des responsables du parti au pouvoir et leurs alliés du monde des affaires de financer des distributions de CNIB dans les provinces pour des fins personnels. Le CFOP a attiré l’attention du gouvernement sur le fait que la délivrance des CNIB aux populations est un devoir de l’Etat et que les burkinabè doivent être égaux dans l’obtention de ceux-ci.
L’opposition a mentionné qu’à ce sujet, elle avait obtenu un financement pour la délivrance de CNIB pour les Burkinabè à un prix de 500 F CFA. Elle a déclaré en avoir fait cas au Président du Faso par une lettre datant du 23 Octobre 2019 mais que celui-ci est resté muet sur la question.
Marie Sorgho