« Imaginaire des migrations au Burkina Faso », c’est sous ce thème que s’est déroulé le 69 ème café-maquis des sciences, organisé par l’Institut de Recherche et de Développement(IRD), le mercredi 30 octobre 2019 à l’Institut français de Ouagadougou. D’éminents chercheurs, en l’occurrence, la socio-anthropologue, Sylvie Bredeloup, directrice de recherche à l’IRD/LPED, et Sihé Neya, doctorant en géographie à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ont partagé les résultats de leur recherche sur le phénomène des migrations.
Pour camper le décor, les participants au café-maquis des sciences ont d’abord suivi un film documentaire, « Embarcadère pour l’imaginaire », réalisé en 2018 par Sylvie Bredeloup et Alice Jeannelle. C’est un film qui retrace l’itinéraire à la fois migratoire et professionnel de Sabine Nana rapatriée burkinabé de côte d’ivoire et de Yvon Corlay migrant du nord au sud. Ce film présente un regard croisé sur deux portraits de personnes qui ont pour point commun d’avoir connu la migration et en même temps d’avoir pu réaliser leur projet. Il s’agit de Yvon Corlay, marionnettiste franco-burkinabè et Sabine Nana, présidente de l’association des femmes rapatriées de Côte d’Ivoire et de l’union national des transformatrices de manioc entreprise NanaNim.
Présente à cette rencontre, Sabine Nana a expliqué comment, malgré les difficultés rencontrées, elle a pu se reconstruire de retour de la Côte d’Ivoire . Aujourd’hui, l’association qu’elle a créée regroupe plus de 350 unités de transformations de manioc à travers le Burkina Faso’’. Quant à monsieur Yvon Corlay également présent à ce café maquis des sciences, lui est parti de la France pour réaliser son rêve au Burkina Faso. « J’étais éducateur et je n’étais pas totalement satisfait de la manière dont les institutions prenaient en charge les enfants et je me disais que c’était une occasion de pourvoir vivre autre chose, construire autre chose et découvrir. C’est dans cet esprit que je suis venu au Burkina Faso », a souligné Yvon Corlay
Concernant la migration africaine, les conférenciers ont souligné que les migrations ne sont forcément tournées vers le nord. Elles seraient plutôt frontalières car 80% des migrations sont des migrations intra africaines. Les burkinabé par exemple, partent essentiellement en Afrique.
Les débats ont essentiellement porté sur l’intégration des migrants après un échec à l’aventure. Le cas des bissas de la région de l’Est dont la majorité migrent en l’Italie a également intéressé les participants. A la fin des échanges,le public a eu droit a droit une danse chorégraphique, « L’exil chez soi », interprété par Siaka Coulibaly.