L’association des femmes du secteur minier du Burkina (AFEMIB) a engagé un plaidoyer à travers une conférence publique qu’elle a organisée le jeudi 17 octobre 2019 à Ouagadougou. Cette action vise à intégrer les femmes dans la gestion du fonds minier de développement local.
Impliquer les femmes dans la gestion du fonds minier de développement local, c’est le combat et le cri de cœur de l’AFEMIB. A travers ce plaidoyer, elle interpelle l’Etat, les sociétés minières et la société civile à veiller sur la bonne gestion et travailler à ce que les femmes bénéficient dudit fond. Pour atténuer les effets des exploitations minières sur les populations qui sont majoritairement des femmes, l’AFEMIB estime qu’il est temps de sonner la mobilisation pour que le fonds minier de développement local soit mis à la disposition des femmes et qu’elles en soient impliquées dans la gestion.
« La femme ne doit plus être en reste, elle ne doit pas être oubliée dans la gestion du fonds minier de développement local, il faut que la femme soit impliquée dans cette gestion. » a laissé entendre Delphine Ouédraogo , secrétaire générale de l’association des femmes du secteur minier du Burkina.
Le plaidoyer pour 30% du fonds minier de développement local en faveur des femmes des zones impactées par l’activité minière concerne l’Etat parce qu’il est le garant du bien-être des populations, a laissé entendre Karidja Zongo/Yanogo coordinatrice du réseau des parlementaires pour la bonne gouvernance des ressources minérales et conférencière à cette session de plaidoyer.
De son avis, L’Etat a ratifié les textes internationaux et régionaux en garantissant le traitement équitable des hommes et des femmes. Les ressources minérales appartiennent à l’Etat qui doit assurer leur distribution au profit des populations. L’octroi des 30% de ce fonds aux femmes et leur implication à la gestion de ce fond devra permettre la croissance économique par l’augmentation du capital et atténuer les effets des exploitations minières sur les populations.
Poursuivant son intervention, Karidja Zongo/Yanogo a exhorté les sociétés minières à travailler davantage pour que les 30% de fonds minier de développement local soient déployé en faveur des femmes. A ce titre, elle révèle que les sociétés minières doivent respecter les textes de gouvernances minières à tous les niveaux. Elles doivent s’impliquer dans les délais de paiement du fonds et user de toutes leurs prérogatives pour une bonne gestion de ce fonds. Cette action permettra d’accroitre la confiance de la communauté à leur égard. Confie-t-elle.
Quant au rôle que doit jouer la société civile dans la prise en compte des femmes pour la gestion du fonds minier, Karidja Zongo/Yanogo estime qu’elle doit veiller au respect des textes et au paiement des fonds. Pour que cela soit effectif, Karidja Zongo/Yanogo suggère aux sociétés minières d’intensifier les actions de sensibilisations des populations. La prise en compte des femmes dans les projets financé par le fond va permettre à la société civile de renforcer son tissu social au niveau local. Cela favorisera également une meilleure implication des communautés dans la gouvernance du secteur minier, rassure la conférencière.
Karidja Zongo/Yanogo a par ailleurs déclaré que le fonds doit servir à financer des projets au bénéfice des femmes. Ces projets selon elle, doivent aboutir à réduire la charge domestiques des femmes, à générer des revenus suffisantes pour que les femmes puissent répondre à leur besoin et à ceux des personnes à leur charge, et à promouvoir un leadership féminin.
Le fonds minier de développement local a été mis en place en 2017. C’est environ plus d’un milliard de franc CFA qui a été collecté dans le cadre de ce fonds minier à l’endroit des communautés, des collectivités locales, des communes et des régions.
Marie Sorgho