Après la CENI, le cadre de concertation des organisations intervenant sur le genre et la participation politique des femmes du Burkina Faso a eu un temps d’échange avec le directeur général de l’office national d’identification (ONI). Cet entretien qui a eu lieu ce mardi 24 septembre 2019 a porté sur les stratégies visant à accroître le nombre de femmes détentrices de CNIB.
Sur plus de 8 732 990 cartes d’identités activées par l’Office national d’identification (ONI) jusqu’à la date du 31 août 2019, seulement 3 863 042 appartiennent à des femmes. Et sur les 45 provinces du Burkina, 30 sont déclarées zones à faible inscription de détention de CNIB par les femmes. Bien qu’elles soient les plus nombreuses au Burkina Faso, il y a un écart de plus d’1 million entre les hommes détenteurs de la carte d’identité et les femmes qui en possèdent. Cette problématique a fait l’objet de discussion entre une délégation du cadre de concertation des organisations intervenant sur le genre et la participation politique des femmes du Burkina Faso et l’office national d’identification. Le cadre envisage mener des activités d’opération de mise à disposition des cartes d’identités aux femmes et pour cela, il a sollicité l’accompagnement de l’ONI. La participation au processus électoral n’est possible qu’avec la carte d’électeur et l’obtention de cette carte est conditionnée par l’obtention préalable d’une CNIB ou d’un passeport.
Une exigence qui motive le cadre à s’inscrire dans une synergie d’action avec l’ONI pour accroitre le nombre de détenteurs de CNIB. « En tant que femmes engagées sur cette thématique de participation citoyenne et participation politique des femmes, nous nous intéressons à cette question pour prendre cela en compte dans notre engagement », affirme Martine Yabré, porte-parole du comité Quota. Cet entretien a été l’occasion pour le cadre de concertation de présenter au directeur général de l’ONI son projet dénommé « une femme, un jeune, une carte d’identité » et de solliciter également son appui pour la concrétisation du projet.
Aristide Kéré, directeur général de l’ONI a indiqué au cours de cet échange que la situation de l’identification des citoyens représente un enjeu majeur pour les élections à venir. Il a par ailleurs déclaré que les résultats de l’échange pourraient constituer un outil de plaidoyer pour le cadre de concertation en vue d’accroitre le nombre de femmes détentrices de CNIB. Aussi, « le cadre de concertation pourrait nous aider à faire en sorte qu’à l’horizon 2020 on ait un nombre assez élevé de femmes qui possèdent leur CNIB » a-t-il ajouté
A la question de savoir si l’ONI fera baisser le coût de l’établissement de la CNIB pour permettre à une majorité de femme de s’en procurer, Aristide Kéré confie que le coût est en étude pour les femmes mais pour le moment il n’y a pas un engagement dans ce sens parce que par application du principe de l’égalité entre les citoyens, les cartes sont du même coût pour l’ensemble des citoyens hommes et femmes. Il a souhaité l’engagement d’un certain nombre de partenaires qui pourraient accompagner l’ONI dans son fonctionnement tout en permettant à un maximum de femme de pouvoir bénéficier de la carte d’identité.
Au terme de cet entretien, une signature de partenariat entre l’ONI et le cadre de concertation a été annoncé. Il visera à conjuguer les efforts des deux parties pour l’établissement des CNIB en faveur des femmes et des jeunes.
Marie Sorgho