A chaque 8-Mars, le monde entier consacre une pensée spéciale à toutes les femmes, nos mères, sœurs, épouses et filles. Le thème choisi cette année au Burkina Faso est : «Entrepreneuriat féminin et croissance économique ». Un thème qui vient à propos lorsque je pense à ma sœur Nopoko Bernadette. Mère de trois enfants, elle dit ne plus s’intéresser au 8-Mars parce que les célébrations se succèdent, mais son quotidien n’a jamais changé. Voilà environ 18 ans qu’elle a piqué sa première grossesse en classe de Terminale D dans un des lycées de Ouagadougou.
A chaque 8-Mars, le monde entier consacre une pensée spéciale à toutes les femmes, nos mères, sœurs, épouses et filles. Le thème choisi cette année au Burkina Faso est : «Entrepreneuriat féminin et croissance économique ». Un thème qui vient à propos lorsque je pense à ma sœur Nopoko Bernadette. Mère de trois enfants, elle dit ne plus s’intéresser au 8-Mars parce que les célébrations se succèdent, mais son quotidien n’a jamais changé. Voilà environ 18 ans qu’elle a piqué sa première grossesse en classe de Terminale D dans un des lycées de Ouagadougou.
Suite à la pression de son copain qui ne voulait pas la voir tous les jours en train de souffrir avec sa grossesse sur la route du lycée, elle interrompit les cours pour déposer cahiers et baluchon chez son chéri qui lui promit miel et saveur. Les jours, semaines, mois et années se succédèrent. Le miel et la saveur promis ne se concrétisèrent guère. Bernadette est aujourd’hui mère de trois filles. Le grand promoteur de paradis, ne trouva pas mieux que de surprendre sa dulcinée de la pire des manières. L’homme alla enceinter une autre conquête qui mit au monde un petit garçon. C’est le désenchantement chez Bernadette, l’ancienne lycéenne. Tous ses espoirs de vivre heureuse avec son homme devinrent vains. Sans frère ni sœur pour l’appuyer dans la reprise de ses études, suite au décès de son père, Bernadette n’est plus qu’une carapace à jeter. Malgré ses efforts pour décrocher un emploi permanent afin de subvenir aux besoins de sa mère malade et de ses trois filles, point de succès. Aucune porte digne de ce nom ne s’est ouverte à cette mère désespérée. Les sandales trouées, les cheveux hirsutes, elle vit le martyre en silence. « Même l’argent de pommade, je ne gagne plus. Je suis fatiguée de pleurer et de chercher de l’emploi », raconte-t-elle avec amertume.
Comme cette triste histoire de Nopoko Bernadette, beaucoup de femmes du monde et particulièrement du Burkina Faso vivent des situations difficiles. Ne connaissant ni les procédures pour avoir un financement et créer leur propre business encore manquant de « bras longs” pour obtenir une embauche, elles croupissent dans la misère. Elles dépendent exclusivement de leurs maris qui, après leur avoir fait des promesses mirobolantes pour conquérir leur cœur, les traitent comme des moins que rien. Lire la suite