La situation des femmes dans les zones de conflit est alarmante et déplorable. C’est l’une des informations essentielles qui ressort de la dernière publication de l’UNFPA sur l’Etat de la population 2015.
La situation des femmes dans les zones de conflit est alarmante et déplorable. C’est l’une des informations essentielles qui ressort de la dernière publication de l’UNFPA sur l’Etat de la population 2015.
Avec pour titre révélateur, « A l’abri dans la tourmente », sur la condition que vivent les femmes dans les zones de crise, le document interpelle les décideurs politiques et tous les acteurs concernés par cette situation sur l’urgence et la nécessité d’enrayer ou du moins ramener le problème à sa portion la plus congrue. Le rapport indique que 59,5 millions de personnes auraient été déplacées. Les catastrophes naturelles touchent 200 millions de personnes par an et plus de 100 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire dont un quart sont des femmes d’un âge compris entre 15 et 49 ans. 60 % des décès maternels évitables surviennent chez les femmes victimes d’un conflit, d’une catastrophe naturelle ou d’un déplacement.
Plusieurs facteurs expliquent la vulnérabilité des femmes, explique les auteurs. Il s’agit notamment de leur pauvreté et de la discrimination sexuelle dont elles font l’objet. A cela, on peut ajouter les violences sexuelles qui sont utilisées comme armes de guerre, le non-respect des droits fondamentaux et l’inadéquation de l’aide humanitaire pour ce groupe spécifique. Sur ce dernier point, il ressort concrètement que lorsque les soins médicaux sont fournis en temps de crise sans inclure les services liés à la grossesse, à l’accouchement ou à la contraception, la précarité des femmes s’aggrave.
Les conséquences des conflits, catastrophes, déplacements et autres crises sur les femmes sont souvent tristes voire dramatiques : infections sexuellement transmissibles, grossesses non désirées, la mortalité et la morbidité maternelle, les violences sexuelles, la prostitution, les accouchements à risque, etc.
Pour y remédier, l’UNFPA propose à toutes les personnes et structures concernées de prendre en compte la diversité des populations lorsque survient une crise pour accélérer sa résolution et renforcer la résilience. En amont, il préconise la prévention, à travers un monde moins vulnérable avec un développement inclusif équitable et respectueux des droits humains. L’autonomisation des personnes et des communautés touchées, leur accès à des services de santé sexuelle et reproductive, l’intensification de l’action humanitaire en tenant compte des femmes sont quelques solutions que présentent les concepteurs du document. Aussi le Sommet mondial sur l’action humanitaire de 2016 devrait-il, de leur point de vue, se pencher sur la question cruciale de la redéfinition l’action humanitaire, en accordant une place centrale à la santé et aux droits des femmes et des filles.
Sévérine Kabré
Sources UNFPA, Etat de la population 2015