La situation des femmes dans l’emploi, au niveau mondial, ne s’améliore quasiment pas. Dit en termes diplomatiques par l’Organisation internationale du travail (OIT) qui a publié, lundi 7 mars, un rapport sur les tendances 2016 « Femmes au travail », à la veille de la Journée internationale des droits des femmes, des progrès ont été accomplis « à la marge », depuis vingt ans, et la quatrième conférence onusienne sur les femmes, à Pékin.
La situation des femmes dans l’emploi, au niveau mondial, ne s’améliore quasiment pas. Dit en termes diplomatiques par l’Organisation internationale du travail (OIT) qui a publié, lundi 7 mars, un rapport sur les tendances 2016 « Femmes au travail », à la veille de la Journée internationale des droits des femmes, des progrès ont été accomplis « à la marge », depuis vingt ans, et la quatrième conférence onusienne sur les femmes, à Pékin.
Entre 1995 et 2015, « le taux mondial de participation des femmes à la population active est passé de 52,4 % à 49,6 % », constate l’OIT. En 2015, 1,3 milliard de femmes étaient présentes dans le monde du travail contre 2 milliards d’hommes, soit respectivement 46 % des femmes en âge de travailler (plus de 15 ans) et 72 % des hommes.
Si, en matière d’accès à la santé et à l’éducation la situation des femmes s’est améliorée, s’agissant de l’économie et du social « de grandes lacunes restent à combler dans la mise en œuvre du Programme de développement durable pour 2030 adopté par les Nations Unies en 2015 ».
Leur présence de plus en plus importante à l’école – la parité entre garçons et filles a été atteinte dans les secteurs de l’éducation primaire et secondaire dans 123 pays – « ne se traduit par aucun progrès dans le monde du travail, résume Laura Addati, co-auteure du rapport. Un véritable gâchis du talent et des compétences des femmes ».
Inégalité généralisée
Premières victimes du sous-emploi, de la précarité, surreprésentées dans l’économie informelle, moins bien payées, moins protégées socialement, les femmes restent confrontées à une situation d’inégalité générale, et ce, sur tous les continents. « Les progrès accomplis pour surmonter les obstacles sont lents et se limitent à quelques régions du monde », écrivent les auteurs du rapport.
Et quand la situation des femmes semble s’être améliorée, cela s’explique généralement par une dégradation de celle des hommes. Exemple : la réduction des écarts d’emploi en Europe (sauf à l’Est), s’explique par la baisse du taux d’emploi des hommes.
« En Europe du Nord, du Sud et de l’Ouest, et en Amérique du Nord, les écarts de chômage entre hommes et femmes se sont résorbés avec la crise financière, en grande partie sous l’effet du ralentissement économique touchant les secteurs à prédominance masculine et de l’augmentation des taux d’emploi des femmes mariées qui, dans certaines circonstances, se mettent à travailler pour compenser les pertes de revenu familial liées au chômage masculin », explique l’OIT, qui regroupe les représentants des gouvernements, des employeurs et des syndicats de 187 États membres.
Au niveau mondial, les chances pour les femmes d’entrer sur le marché du travail sont inférieures de 27 % à celle des hommes. Loin de se résorber, l’écart s’est même creusé en Asie du Sud et en Asie de l’Est.
Elles sont surreprésentées « parmi les travailleurs qui contribuent à l’entreprise familiale », c’est-à-dire travaillant pour leur conjoint ou leur famille, notamment dans les entreprises agricoles, dans l’artisanat, le commerce. Dans certaines régions du monde, comme l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud, elles sont un tiers à travailler dans ce secteur de l’économie informelle, et plus de 40 % à travailler pour leur propre compte. Au niveau mondial, ces taux sont respectivement de 17 % et de 30 %. À noter que la part des hommes travaillant pour « l’entreprise familiale » est près de trois plus faible, 6,4 %.
Le résultat de cette précarité dans l’emploi se traduit notamment par des rémunérations plus faibles. L’écart salarial entre hommes et femmes est estimé, par l’OIT, à 23 % au niveau mondial.
Quelques progrès ont été enregistrés, limités précise l’OIT, mais « si les tendances actuelles se poursuivent, il faudra plus de 70 ans avant que cetécart disparaisse totalement ». Pour Laura Addati, « il n’y a pas de politique courageuse et, sans volontarisme, les écarts salariaux ne diminueront pas par le seul développement économique ».
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