Joséphine Ouédraogo-Guissou est l’une des quatre femmes du gouvernement de Transition du Burkina Faso. Cette sociologue burkinabè est née le 22 décembre 1949 à Koudougou (Haute-Volta). Elle fait partie des cinq candidatures retenues à la présidence de transition du Burkina Faso, le 16 novembre 2014, après la révolution populaire qui a entrainé la démission de Blaise Compaoré.
Le diplomate Michel Kafando lui est finalement préféré comme président du Faso. Mais Joséphine Ouédraogo rejoint néanmoins le gouvernement de transition mené par le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida en tant que ministre de la Justice, des Droits humains, de la Promotion civique et Garde des Sceaux.
Nommée à la tête de ce ministère dans une situation particulièrement difficile, Joséphine a organisé les états généraux de la justice burkinabè afin de réformer la justice. Sous la transition, la justice a examiné des dossiers sensibles comme l’affaire Obouf, le dossier Ousmane Guiro, etc. De même, les dossiers Thomas Sakanra et Norbert Zongo ont été rouverts et suivent leur cours…
Rappelons que Joséphine Ouédraogo-Guissou n’est pas à sa première expérience. En effet, à la suite du coup D’État de 1984, le président Thomas Sankara lui a proposé le poste de ministre de l’Essor familial et de la Solidarité nationale au sein de son gouvernement. Elle a mis en place plusieurs politiques d’émancipation et d’égalité de la femme. Elle a occupé ce poste jusqu’en 1987 à la suite de la prise de pouvoir de Blaise Compaoré. Elle quitte alors le pays, s’imposant un « exil volontaire » qui l’emmène jusqu’au Cameroun, où elle devient consultante indépendante à l’Institut panafricain pour le développement (IPD) de Douala.
En 1997, Joséphine Ouédraogo devient directrice du genre et du développement de la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Elle occupe ensuite le poste de secrétaire exécutive adjointe par intérim de la CEA. En 2002, elle prend la tête du Centre africain pour le genre et le développement (CAGED) à Addis-Abeba, une structure intégrée au CEA. Elle est ensuite secrétaire exécutive d’Enda-Tiers Monde à Dakar.
Son père a été député de l’Afrique occidentale française au Parlement français. Elle a fait ses études primaires à Koudougou et ses études secondaires à l’Institut de la Tour à Paris où elle obtient son baccalauréat en 1968. Elle poursuit ensuite des études d’assistante de développement social à l’Institut de service social et de recherches sociales de Montrouge.
C’est donc sur cette sociologue que les burkinabè comptent pour remettre la justice sur pied, après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.
A.T.