Comme pour la nomination du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, les Burkinabè se sont réveillés, le matin du 13 janvier 2016, avec les noms des membres de leur gouvernement. Ainsi, selon des décrets en date du 12 janvier 2016 et rendus public au petit matin, le gouvernement du Burkina est composé de 29 membres : un ministre d’Etat, deux ministres délégués et quatre secrétaires d’Etat. Le président du Faso garde le portefeuille de la Défense nationale.
Comme pour la nomination du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, les Burkinabè se sont réveillés, le matin du 13 janvier 2016, avec les noms des membres de leur gouvernement. Ainsi, selon des décrets en date du 12 janvier 2016 et rendus public au petit matin, le gouvernement du Burkina est composé de 29 membres : un ministre d’Etat, deux ministres délégués et quatre secrétaires d’Etat. Le président du Faso garde le portefeuille de la Défense nationale.
Quel sort a-t-il été réservé aux femmes du Burkina Faso qui font plus de 52% des Burkinabè ? On se rappelle que le Conseil des femmes du Burkina(CFB) dans une déclaration avait demandé au moins 30% pour les femmes. Finalement elle ont obtenu à peine 25% des postes soit sept femmes sur les 29 ministres. Celle qui occupe le poste le plus important est la ministre de l’Economie, des Finances et du développement, Mme Alizatou Rosine Coulibaly née Sori. Une maigre consolation pour elle et toutes les femmes du Burkina Faso qui espéraient voir une femme Premier ministre pour la première fois dans la l’histoire du Burkina. Quant au positionnement des autres femmes du gouvernement, force est de constater que ce sont les femmes qui sont au bas de l’échelle. Ainsi est-il que le Ministère du Développement de l’économie numérique et des Postes est revenu à Mme Aminata Sana née Congo et celui de la femme, de la solidarité nationale et de la famille à Mme Laure Zongo née Hien. Ces deux femmes, ajouté à Mme Coulibaly, donnent seulement trois ministères pleins aux femmes sur les sept qui officieront au gouvernement.
En ce qui concerne les quatre postes restant pour les femmes, il s’agit de deux ministères délégués et de deux secrétariats d’Etat. Mme Edith Clémence Yaka devient ainsi Ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des finances et du développement, chargé du budget et Mme Rita Solange Agnetekoum née Bogoré occupe le poste de Ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’extérieur, chargé de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur.
Deux autres femmes essayeront de faire leurs preuves, l’une, Mme Yvette Dembélé, comme Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la femme, de la solidarité nationale et de la famille, chargé des affaires sociales, des personnes vivant avec un handicap et de la lutte contre l’exclusion et l’autre, Mme Pauline Zouré, comme Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie, des finances et du développement, chargé de l’aménagement du territoire.
Comme cela se laisse apercevoir, même si un effort semble avoir été fait avec un peu plus de femme dans le nouveau gouvernement burkinabè, du chemin reste à parcourir. Les femmes ne sont pas encore suffisamment représentées au gouvernement. Et quand elles y sont, elles sont reléguées au second plan, s’occupant des affaires des femmes et du sociale, comme si des femmes ne pouvaient pas diriger un ministère comme celui de l’Administration territoriale et de la Sécurité ou de la Défense.
Au-delà de la représentation des femmes dans ce nouveau gouvernement, la première remarque à faire sur ce gouvernement est la nomination de Simon Compaoré, ancien maire de Ouagadougou sous l’ex- président Blaise Compaoré, pendant plus de 17 ans, comme Ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la sécurité intérieure. Même si compte tenu de son passé il devrait maitriser le domaine, certains le voyait, vu son âge, à la tête d’une institution pour faire la place aux plus jeunes.
Il ressort aussi que des postes importants, voire de souveraineté, ont été attribués à des privés, comme celui des Affaires étrangères à Alpha Barry, ancien correspondant de RFI et actuellement prometteur de Radio Omega, un organe qui a le vent en poupe ces derniers temps au Faso ; de même que le ministère de la Communication et des relations avec le parlement à Rémi Fulgance Dandjinou, exerçant également dans le domaine des médias privés.
L’on observe aussi dans le découpage du gouvernement que le tourisme semble avoir été oublié et que la recherche et l’innovation sont désormais rattachées à l’enseignement supérieur. L’autre fait marquant de ce gouvernement est qu’il n’a pas de porte-parole. Il est aussi dépourvu de Secrétaire général, sauf si celui nommé sous la transition devrait poursuivre sa mission, dans lequel cas, il faudra le confirmé.
Enfin, deux ministres de la transition restent dans l’équipe gouvernementale, à savoir M. Filiga Michel Sawadogo qui continue comme Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’innovation et M. Bessolé René BAGORO qui quitte le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat pour celui de la justice, des droits humains et de la promotion civique, Garde des Sceaux.
A. Traoré