Les élections couplées du 29 novembre dernier ont livré leur verdict. Les femmes sont à la traîne. Pourtant, elles ont joué un rôle déterminant dans le tournant de notre histoire.Le 21 octobre 2014, le gouvernement Tiao tient un conseil extraordinaire des ministres présidé par Blaise Compaoré. Un seul point à l’ordre du jour : la modification de l’article 37 par la voie parlementaire.
Les élections couplées du 29 novembre dernier ont livré leur verdict. Les femmes sont à la traîne. Pourtant, elles ont joué un rôle déterminant dans le tournant de notre histoire.Le 21 octobre 2014, le gouvernement Tiao tient un conseil extraordinaire des ministres présidé par Blaise Compaoré. Un seul point à l’ordre du jour : la modification de l’article 37 par la voie parlementaire.
On se rappelle bien que juste après cette annonce, les femmes descendent dans les rues, des spatules en main. C’était le 27 octobre, 2014. Les clichés ontfait le tour du monde forçant, l’admiration d’autres peuples africains. Je me rappelle bien cette confidence d’un vieux : « ça c’est mauvais signe pour Blaise. Quand les femmes agissent de la sorte, c’est la malédiction qui tombe. »
Durant les 10 jours qui ont précédé la chute de Blaise Compaoré, les femmes ont été d’une bravoure indescriptible. Le 30 octobre, le jour de tous les dangers, j’ai personnellement vu au niveau de la maison du peuple, une femme enceinte portant une marmite sur la tête et une spatule en main. L’image m’a donné des frissons. J’ai failli verser des larmes. « Malgré sa fragilité cette femme est au front. C’est Joseph Ki-Zerbo qui avait raison : si nous nous couchons nous sommes morts » ainsi parlais-je à un ami.
Même le combat contre le funeste régiment de sécurité républicaine (ex-RSP) les femmes ont donné le meilleur d’elles-mêmes. On a vu des clichés de vieilles femmes, le point en l’air pour décrier l’imposture de ce RSP lors du coup d’État de septembre 2015. Les femmes, il faut l’avouer, ont « mouillé le maillot » Mais hélas ! Elles sont les perdantes au sprint final.
Pour la présidentielle, la première femme arrive 6e sur 14 candidats avec 1,73%. Pire, aux législatives, les femmes représentent 0,57% des élus (soit 12/ 127 députés) à l’Assemblée nationale. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Et ce n’est pas honorable. Cette donne est imputable aux partis politiques qui n’ont pas placé des femmes dans des positions confortables sur les listes électorales. Après Blaise, on a entendu que « plus rien ne sera comme avant » Ah, que ce slogan tient difficilement ! En 2012 il y avait au moins 24 femmes à l’Assemblée nationale. Les femmes méritaient mieux encore cette année au regard du sacrifice qu’elles ont consenti. L’argument brandi est que les femmes ne veulent pas s’engager en politique. Trop facile ! Au moins que les partis commencent à bien positionner celles qui y sont déjà et on verra bien.
Par Kinda